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Bilans de Saisons Que vaut Colony, l’intelligente et ambitieuse série de SF d’USA Network ?

Que vaut Colony, l’intelligente et ambitieuse série de SF d’USA Network ?

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Colony Saison 1 - Que vaut Colony, l'intelligente et ambitieuse série de SF d'USA Network ?

En pleine période de réinvention, USA Network mise sur des séries ambitieuses. Au point de départ, Colony ne paraissait cependant pas spécialement trouver sa place dans cette logique. Certes, son idée de revisiter l’occupation nazie sous un angle SF avait du potentiel, mais elle était loin d’être neuve. Cela dit, il ne faut pas attendre longtemps pour comprendre que Carlton Cuse et Ryan J. Condal avait en tête une approche vraiment intéressante.

Nous suivons ainsi Josh Holloway dans la peau de Will Bowman, un ancien agent fédéral qui a réussi à cacher son identité de l’envahisseur quand celui-ci débarqua sur Terre et commença par éliminer toute forme de résistance. Will est cependant rattrapé par son passé alors qu’il tente de retrouver son fils perdu de l’autre côté d’un mur qui sépare Los Angeles du reste du monde.

Une autre forme d’oppression

Concrètement, les extra-terrestres que nous ne verrons jamais réellement ont divisé le territoire, isolant alors les survivants. Colony  ne nous offre ainsi qu’une vision limitée d’un univers potentiellement beaucoup plus large et terrifiant. L’intérêt est de rester à une petite échelle de façon à se focaliser sur un groupe restreint de personnages.

Plus précisément, c’est autour de la famille Bowman que tout s’articule. Will est forcé de travailler pour le gouvernement d’occupation, tandis que sa femme, Katie (Sarah Wayne Callies), s’associe à la résistance.

Une question de perception

En l’espace de 10 épisodes, cette première saison de Colony nous montrera que ni l’un ni l’autre n’atteint ses buts, mais les motivations étaient valides. Concrètement, que ce soit du côté des collaborateurs ou de celui des groupuscules de résistance, il y a de bonnes personnes et des mauvaises, mais tous cherchent à changer les choses sans se faire écraser.

Rapidement, il est alors question d’idéologies que tout parait opposer et qui sonnent de plus en plus de manière similaire. Les ambitions des uns et des autres varient, les actions ont des conséquences différentes, mais personne n’agit réellement pour autre chose que la construction d’un avenir meilleur.

Le prix de nos libertés

Colony commente sans surprise sur la valeur que nous donnons à nos libertés en les confrontant à celle de la vie, le tout en cherchant à impliquer un compas moral instable. L’intelligence de l’approche est de se focaliser sur les individus.

Du Proxy Snyder (Peter Jacobson) au résistant Eric Broussard (Tory Kittles), nous débutons avec des personnages proches de la caricature que l’on apprend à mieux connaitre pour apprécier les dilemmes qui les animent. Tous se retrouvent dans des situations qui les dépassent et ils réagissent de la meilleure façon qui soit, selon eux. Faire le maximum avec le peu de liberté qu’ils ont.

Cuse et Condal parviennent à ajouter progressivement des couches supplémentaires aux portraits qu’ils dessinent et, en faisant cela, ils montrent qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais dans cette histoire. Il n’est rapidement plus question de choisir un camp, mais plus d’espérer que tout le monde s’en sortira.

Il est ainsi évident que Colony est à propos d’une situation impossible qui doit nous encourager à réfléchir sur ce que l’on est prêt à sacrifier pour ce qui est réellement important, mais ne le fait pas de façon condescendante – signe d’une science-fiction de qualité.

Vers un avenir prometteur

Cette première saison parvient en tout cas à captiver et à surprendre. Avec des enjeux qui sont en constantes progressions et des protagonistes dont le nombre d’options parait être continuellement sur le déclin, Colony offre un récit haletant qui appelle indéniablement à une suite.

La saison 2 s’annonce différente de la première, car la série ne fait pas du surplace et voit son univers s’étendre de manière inattendue. On peut regretter que certains personnages secondaires furent négligés, comme Bram Bowman (Alex Neustaedter), mais l’ensemble dépasse clairement ce que le premier épisode laissait entrevoir, confirmant bien que nous avons là un show qui s’inscrit naturellement dans les ambitions du network.