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Séries Continuum : Comment sauver le futur ?

Continuum : Comment sauver le futur ?

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Continuum Serie - Continuum : Comment sauver le futur ?

Série de science-fiction canadienne créée par Simon Barry, Continuum est à présent disponible en intégralité sur Amazon Prime Vidéo. C’est donc le bon moment pour en reparler. Tout d’abord, un petit rappel de l’intrigue.

Tout débute en 2077. Kiera Cameron (Rachel Nichols) est agent de l’ordre dans un monde désormais contrôlé par de grands conglomérats. Alors que les leaders du groupe terroriste Liber8 doivent être exécutés, ils s’enfuient dans le temps et entrainent  avec eux. De nos jours, elle doit trouver un moyen de les arrêter de nouveau et de retourner chez elle. Aidée par le jeune Alec Sadler (Erik Knudsen), un génie qui doit changer le monde, Keira rejoint la police de Vancouver sous une fausse identité et fait équipe avec le détective Carlos Fonnegra (Victor Webster) pour retrouver les fugitifs de Liber8 qui préparent un attentat pour réécrire le futur.

Au premier abord, Continuum adopte la forme d’une série policière avec un twist de science-fiction. Il serait néanmoins dommage de s’arrêter sur cette première impression, car la série va rapidement prouver qu’elle est bien plus que cela.

En fait, la création de Simon Barry brouille les pistes en poussant son héroïne, sorte de bras armé d’un système corrompu qu’elle ne questionne pas, à progressivement remettre en perspective sa position. Keira s’oppose à Liber8, car ils sont des terroristes, mais elle va être forcée d’ouvrir les yeux pour réaliser que son monde n’est pas aussi binaire qu’elle le croyait.

Sans ce sens, Continuum cherche à explorer l’idée que l’on se dirige vers un futur où l’ultracapitalisme a eu raison des libertés et qu’il est encore possible d’éviter cela. En fait, c’est peut-être même pour cette raison que Keira a été envoyée dans le passé. Peut-être que ce n’était pas un accident…

La mythologie du show va progressivement s’étoffer pour montrer des ambitions toujours plus grandes et forcer les personnages à réviser leurs objectifs. Ils ne savent pas avec certitude s’il est possible de changer le futur, mais ils comptent bien essayer de le faire. C’est là que la position de Keira se complique, car elle a laissé derrière elle son mari et son fils. Elle n’est pas prête à les sacrifier et, durant quatre saisons, elle se verra obligée de contempler à plusieurs reprises le fait que son bonheur personnel n’est pas nécessairement en accord avec celui du reste de l’humanité.

Ainsi, en poussant les personnages à chercher par eux-mêmes quelles sont les règles du voyage dans le temps, Simon Barry évite de s’imposer des limites strictes et emploie cet avantage pour continuer à développer des dilemmes moraux, aussi bien pour Keira que pour les membres de Liber8 qui, eux aussi, vont devoir évoluer pour survivre et atteindre leurs objectifs qu’ils finiront par remettre également en question.

Cela dit, Continuum ne revient jamais en arrière sur sa critique de l’ultra-capitalisme et étend le sujet en utilisant Alec Sadler, le génie dont les inventions doivent donner le jour à la société futuriste d’où vient Keira. Alec devra faire face à la moralité de ses créations, puisqu’il sait où elles doivent mener. Il a le pouvoir de façonner le futur, pour le meilleur ou le pire, car les technologies qu’il invente peuvent autant aider à améliorer l’humanité qu’à la rendre dépendante d’un système corrompu.

Dans son genre, Continuum est une réussite, car elle a su offrir une histoire riche en rebondissements et en action, sans jamais sacrifier son propos qui n’a de cesse de s’étoffer et de pousser à la réflexion sur notre société contemporaine. Elle délivre en plus un récit complet sur 4 saisons qui forme un tout assez cohérent, divertissant, plein de surprises et pertinent. Tout ce que l’on attend d’une bonne série de science-fiction.

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