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La folie et le kitsch de Garth Marenghi’s Darkplace en font un ovni à célébrer

Garth Marenghis Darkplace - La folie et le kitsch de Garth Marenghi's Darkplace en font un ovni à célébrer

Malgré les années qui passent, certaines œuvres paraissent capables de ne pas en subir les effets. C’est en quelque sorte le cas de Garth Marenghi’s Darkplace qui fête aujourd’hui son 10ème anniversaire et qui n’a pas vraiment changé… Il faut dire qu’elle a été conçue pour avoir l’air de venir d’un autre temps.

Il y a donc 10 ans de cela, la comédie Garth Marenghi’s Darkplaceir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B000EU1P1Y - La folie et le kitsch de Garth Marenghi's Darkplace en font un ovni à célébrer commença sa diffusion sur la chaine britannique Channel 4. Elle a été écrite et réalisée par Matthew Holness et Richard Ayoade – qui sont également interprètes — et elle nous plonge dans le monde merveilleusement nul de ce fictif génie autoproclamé de l’horreur, Garth Marenghi. Ce dernier nous ressort de ses cartons une série de son cru. Darkplace aurait été un show des années 80 tellement en avance sur son temps, tellement subversif, tellement dangereux et tellement fou, que le MI-8 a empêché sa diffusion – selon les dires de l’auteur.

Il a donc été nécessaire d’attendre 2004 sur Channel4 pour qu’elle puisse enfin être regardée. Marenghi nous introduit ainsi tous les épisodes et ceux-ci sont parsemés d’interviews durant lesquelles les comédiens nous parlent de leur rôle dans Darkplace. Il y a de ce fait une comédie dans une comédie, deux séries en une qui se complètent pour amplifier le ridicule général de l’œuvre merveilleuse de cet auteur mégalomaniaque. D’ailleurs, persuadé de sa supériorité, Marenghi tente – sans aucune honte – de nous faire croire que sa création est un pur chef-d’œuvre.

On comprend vite que Darkplace est à prendre au 50ème degré, mais en redéfinissant la nullité au point de porter la caricature au rang d’art, Matthew Hollness et Richard Ayoade ont créé une série dont la vacuité est un argument de poids pour mettre en valeur son improbable réussite. Bien entendu, tout ceci est volontaire, mais si on n’est pas prévenu, le choc peut être violent.

Entre les décors en carton-pâte, l’acteur alcoolique à la voix désynchronisée, les effets spéciaux des années 30, l’utilisation abusive des ralentis pour gagner du temps d’antenne et, bien sûr, un scénario à la débilité olympique qui ne trouve d’égale que dans la stupidité des dialogues, Darkplace est tout bonnement géniale sur un plan comique, bien que déroutante au premier abord.

Le souci principal est que, à force d’être en équilibre sur la fine ligne qui sépare la parodie de la pure nullité, la moindre baisse de régime donne un résultat qui peut rapidement devenir pénible à regarder, tout comme l’inverse encourage à crier au génie.

N’avoir que six épisodes dans cette unique saison est à la fois court et suffisant. Il est assez clair que Garth et son alter ego, le Dr Rick Dagless, avaient encore beaucoup de franche débilité à nous raconter, mais cela aurait peut-être été de trop. Nous avons donc ici un condensé de ce qui pouvait être accompli, sans que cela en devienne pour autant imbuvable, mais combien de temps cela aurait-il pu durer sans que cet état de fait change ?

Garth Marenghi’s Darkplace est un ovni télévisuel, une ode à la série Z, un objet de culte… bref, un indispensable pour les amateurs d’humour parodique bien lourd et les curieux qui veulent redéfinir leur capacité d’ouverture d’esprit. La série célébrant ses 10 ans, c’est le bon moment de la découvrir, si cela n’a pas déjà été fait.

Garth Marenghi’s Darkplace est disponible en import Z2UK.ir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B000EU1P1Y - La folie et le kitsch de Garth Marenghi's Darkplace en font un ovni à célébrer