Stationnée à Kabul, Carrie Mathison reçoit une information lui révélant la localisation d’une cible terroriste majeure. Cette victoire pour la CIA sera de courte durée, la situation virant très vite au cauchemar avec de nombreuses vies en danger.
Avec la CIA, les apparences sont souvent trompeuses et par extension, on peut aussi dire que c’est le cas avec Homeland. Si la saison 4 se présentait comme un semi-reboot, force est de constater que la série ne s’éloigne pas de ce qu’elle a pu offrir par le passé ; elle se contente de mettre en place de nouveaux enjeux pour son héroïne suite à la perte de Nicholas Brody en employant les mêmes rouages scénaristiques.
Carrie doit, comme le téléspectateur, tourner la page, ce qui n’est pas aisé pour elle avec une petite fille aux cheveux roux. Le fantôme de Brody flotte donc inexorablement sur la première partie de cette saison qui nous installe aussi un nouveau décor. Localisée maintenant dans un Pakistan que personne n’aura envie de visiter après cette saison, Carrie se retrouve de nouveau prise au cœur de manigances politiques qui participent au développement du terrorisme.
Cette saison 4 de Homeland se découpe alors en deux parties bien distinctes. La première nous balade en grande partie entre Carrie et Quinn pour explorer les répercussions de leur travail sur leur existence. Avec Fara Sherazi en formation, la série décrypte les méthodes de son héroïne, les techniques employées par la CIA pour arriver à ses fins. Quinn porte un regard acerbe sur ses activités qui le pousse éternellement à dépasser ses limites sur un plan psychologique alors même que Carrie est prête à tout pour obtenir un résultat. Le problème est que ce qui se déroule est trop imprécis, ressemblant à un jeu de piste dans lequel il est difficile de s’investir.
Les dommages collatéraux s’accumulent et plus que de savoir s’ils peuvent ou non vivre avec, Homeland cherche avant tout à illustrer une lutte dans laquelle il est tout simplement impossible d’employer des méthodes que l’on pourrait qualifier de « propre ». C’est là que la saison prend son virage pour s’engouffrer dans une seconde partie avec des enjeux bien mieux définis pour les personnages et une véritable montée du suspense à chaque épisode.
Le mensonge et la manipulation sont donc des outils indispensables pour la CIA pour arriver quelque part, surtout dans cette lutte anti-terroriste où ses ennemis n’ont certainement pas peur de prendre leurs armes et d’utiliser des techniques encore plus extrêmes. Quoi que fasse Carrie ou n’importe qui d’autre, Homeland nous présente une situation impossible où la protection de la nation et du plus grand nombre passent inexorablement par des sacrifices inévitables et des missions aussi dangereuses que condamnables sur un plan moral.
La saison monte en puissance en faisant dégénérer à son maximum la situation et en mettant encore plus en danger la vie de ses personnages. Homeland s’épanouit aussi au cœur de conflit politique indémêlable qui est là pour nous rappeler que le terrorisme existe en grande partie que grâce à des gouvernements qui sont prêts à le tolérer ou à soutenir ces causes pour servir ses propres intérêts.
Cette quatrième saison n’est pas vraiment le semi-reboot annoncé, la série employant les mêmes procédés narratifs que par le passé pour installer ses enjeux. La structure en deux parties pèse lourdement sur la première qui nous balade un peu trop avant que la saison ne décolle véritablement et délivre ce que le show sait faire de mieux. Encore une fois, Homeland souffre de prendre trop de détours inintéressants pour arriver à son but qui lui, nous démontre que, quand elle veut, la série mélange très bien action et espionnage pour un effet plus que réussi.
La saison 4 de Homeland est dès à présent disponible en DVD et Blu-ray.