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House of Cards, saison 3 : Underwood sous attaque

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Frank et Claire Underwood sont maintenant à la Maison-Blanche. Au sommet du pouvoir, les obstacles pour le couple se multiplient, que ce soit sur la scène politique internationale ou au sein de leur propre partie. Suite à son attaque, Doug se retrouve en soins intensifs et un long rétablissement commence.

La saison 2 de House of Cards se terminait avec les Underwood, main dans la main, ayant atteint leur objectif : la présidence américaine. Pour le Président et la Première Dame, ce n’est alors que le début d’un parcours semé d’embuches.

Plus haut vous êtes et plus difficile les épreuves sont. Selon cette idée, cette troisième saison d’House of Cards place le couple Underwood sous les tirs constants de leurs adversaires et même de leurs alliés. L’homme qui a fait passer grâce à la manipulation et son génie politique une loi sur l’éducation peine à accomplir quoi que ce soit maintenant qu’il occupe le bureau ovale.

Beau Willimon et son équipe s’intéressent au fil de ces 13 épisodes aux effets du pouvoir sur ses personnages et l’un des principaux, accompagnant les multiples sacrifices, restent sans aucun doute l’isolement qui en émane. Ayant atteint la fonction qu’il visait pour servir au mieux son pays, Frank Underwood est déterminé à laisser une trace notable dans l’histoire, mais il a doit faire face à de véritables joueurs d’échecs en face de lui largement capable de le duper. Que ce soit avec America Works, son programme controversé pour mettre un terme au chômage, ou sur la scène internationale avec la Russie, Frank Underwood rencontre une résistance farouche qui illustre les limites même de la position de Président.

Le rapport le plus complexe et le plus ambivalent reste celui qu’il entretient avec Claire. Leur relation est mise à l’épreuve comme jamais, leur co-dépendance étant finalement aussi dangereuse que leurs ambitions. Maintenant l’épouse de l’homme le plus puissant, Claire a vu son rôle être redéfini et lutte pour accepter cette nouvelle position et ce que cela signifie pour elle. En plus d’une lente déconstruction de son mariage, la saison s’intéresse – grâce aussi à Jackie et Heather Dunbar – à la difficile place de la femme dans le monde politique d’aujourd’hui. Les scénaristes manquent par contre d’un certain doigté dans la progression de la carrière de Claire et d’une certaine fluidité dans les enjeux dans la vallée du Jourdain. Reste toujours la fascinante performance de Robin Wright pour compenser les lacunes narratives.

Il est de même légèrement regrettable que la représentation de la presse soit quelque peu restreinte et pire que tout, que sa principale représentante incarnée par la toujours excellente Kim Dickens soit tout simplement sous-employée. Le sentiment est exacerbé par le fait que l’on plonge inévitablement dans des confrontations houleuses qui mettent en valeur le pire du cirque médiatique et politique. La manipulation de l’image est plus que jamais présente, au même titre que l’utilisation habile des mots – que ce soit pour les politiciens ou les journalistes.

Majoritairement, ceux qui gravitent autour de Frank Underwood et de sa femme sont là pour apporter une dimension humaine différente. Si la série peine quelque peu à rendre tous les enjeux vraiment vivants autour de personnages comme Remy ou Jackie, la démonstration sur les effets du pouvoir et ses limites restent pertinentes. House of Cards s’attèlent avec une réussite plus notable à humaniser et complexifier Doug Stamper, malgré une intrigue qui tire en longueur et une conclusion connue d’avance mais porté par l’impeccable performance de Michael Kelly.

House of Cards dépeint un monde machiste où les fortes personnalités ne peuvent qu’entrer en collision alors qu’ils ont le sort de nations entières entre leurs mains. La série réussit un coup de maitre dans la mise en scène des relations complexes entre l’Amérique et la Russie en nous délivrant sa version fictive de Poutine – le charismatique Victor Petrov. Très loin de son rôle de Troels Hartmann, Lars Mikkelsen vole littéralement la vedette dans la peau du Président russe aussi intelligent que détestable. Il injecte une dose d’imprévisibilité bienvenue et crée une dynamique inédite qui donne le jour à des têtes à têtes présidentiels intenses et mémorables.

Ces treize épisodes nous délivrent des jeux de pouvoir par nature plus complexes pour les personnages qui réclament parfois une mise en place plus longue pour porter ses fruits. Entre les enjeux politiques internationaux, la critique économico-sociale ou l’analyse du pouvoir et de l’ambition qui consume le couple Underwood, cette saison 3 d’House of Cards avait beaucoup à accomplir et y parvient dans son ensemble avec un certain succès. Notons que si les deux précédentes saisons se terminaient sans réclamer de suite, celle-ci nous laisse sur un moment qui, lui, appelle sans détour à une saison 4 — qui a été officiellement commandée.

La troisième saison d’House of Cards sera disponible en DVD et Blu-ray à partir du 29 juin.