Aller au contenu
The Old Shows - Saisons précédentes Autres Pays Maison Close : à l’assaut de l’ordre moral (saison 2)

Maison Close : à l’assaut de l’ordre moral (saison 2)

  • par
  • 4 min read

maison close saison 2 - Maison Close : à l’assaut de l’ordre moral (saison 2)

Après la mort du frère d’Hortense, le Paradis est désormais géré par les filles. Face à l’ordre moral, leur marge de manœuvre est nulle si bien qu’elles acceptent la protection du voyou Mosca qui s’installe dans la maison avec ses deux hommes de main. La cohabitation est dès lors très agitée.

On commence à le savoir : avec les séries françaises, et en particulier celles de Canal +, il ne faut pas être pressé. Nous aurons donc attendu deux ans et demi pour voir la suite des aventures des filles de joie du Paradis. Entre les deux saisons, beaucoup de choses ont changé pas tant sur la forme que sur le fond.

Malgré un superbe poster promotionnel qui reprend « La Liberté guidant le peuple », l’huile sur toile d’Eugène Delacroix, et un slogan clair avec « Le bordel défie l’ordre », la saison 2 de Maison Close n’aura pas bénéficié de la même campagne de publicité que la première. La série change aussi de scénaristes mais conserve sa patte visuelle signée Mabrouk El Mechri et Jérôme Cornuau. L’objectif est de redynamiser les intrigues jugées par la chaîne un peu molles dans la saison 1. Il y a enfin bien plus d’hommes au casting avec l’arrivée du charismatique Mosca, campé avec passion par Michaël Cohen, de ses seconds Kertel (Michaël Abiteboul) et Bak (Martin Loizillon), et d’un jeune médecin idéaliste (Aurélien Wiik).

Il y a donc foule au Paradis et la multiplication des personnages s’accompagnent de très nombreuses sous-intrigues : Véra doit s’occuper de Jennes, sa fille et lui dire la vérité quant à ses origines tout en l’empêchant de se compromettre avec Bak ; Hortense cherche à récupérer du pouvoir en s’associant de façon très ambiguë avec Kertel ; Rose a passé du temps en prison et se mue en une héroïne grunge en tombant amoureuse de Mosca ; Angèle doit faire face à la maladie, alors que ce n’est clairement pas l’année de Valentine ; les activités de monte-en-l’air de Mosca ont chaque fois de très fâcheuses conséquences ; sans oublier la surveillance accrue dont fait l’objet le Paradis par l’inspecteur Torsi, gardien de l’ordre moral.

Il y a une pliure très évidente dans ces 8 nouveaux épisodes, la saison ne prenant véritablement son envol que lors de l’épisode 5 absolument magnifique. Avant cela, le coup de boost voulu par les scénaristes ne fonctionne pas. Tout est dans l’attentisme et dans les tableaux. L’épisode 4 qui se déroule au cours d’un pique-nique au bord d’une rivière en est l’illustration parfaite. C’est très beau, très stylisé, mais assez vide de sens malgré les différents flashbacks. D’ailleurs, la signature visuelle de la série est à la fois d’une grande originalité et une grosse faiblesse. Parfois, cela fonctionne formidablement à l’image de la scène de la communion de Jeanne dans l’épisode 2 sur le Stabat Mater de Vivaldi ou la dernière scène de la saison, au ralenti comme toujours sur Wookid d’Iron. Le reste du temps, ce n’est que de l’artifice et de la cacophonie musicale.

On regretta également que les scénaristes n’aient pas trouvé intelligent de donner une vraie conclusion à la saison, laissant le téléspectateur dans une expectative désagréable. Les cliffhangers marchent sur des shows que l’on est sûr de retrouver 4 mois plus tard, mais pas sur une série dont la saison 3 n’est même pas assurée. Les Français ne semblent pas encore avoir bien compris le principe !

Il n’en reste pas moins que Maison Close demeure un très bel « objet », un OVNI télévisuel qui s’assume en tant que tel, une série dont les face à face intimistes laissent pantois grâce à la combinaison réussie des dialogues (mais aussi parfois de silences) et de comédiens et comédiennes qui sont habités par leur rôle. Toute la palette des sentiments humains naît de ses échanges : la passion entre Mosca et Rose, la tendresse de Hortense et Kertel ou de Bertha et Angèle, l’attraction répulsion des duos Kertel/Mosca et Vera/Hortense, la protection maternelle de Marguerite. C’est là toute la force de cette saison 2 bancale, mais toujours pleine de charme.

Aller plus loin…

– Lire le bilan de la saison 1 de Maison Close
– Se procurer Maison Close en Blu-ray ou DVDir?t=critictoo 21&l=ur2&o=8 - Maison Close : à l’assaut de l’ordre moral (saison 2)