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House of Saddam

house of saddam - House of Saddam

« Don’t tell me about the law. The law is anything I write on a scrap of paper. » Saddam Hussein

BBC et HBO se sont associées pour un projet, qui, pour certains, étaient risqué ou osé : raconter la présidentielle de Saddam Hussein, de son accession au pouvoir en 1979 à sa chute en 2006. Le sujet est surtout dangereux, car épineux, mais les deux chaines ont prouvés maintes fois leur capacité à border des thématiques fragiles et relever haut la main le défi.

Ce qui est légèrement déroutant au départ, c’est la proximité des évènements. L’Histoire est à notre porte, mais même si les Américains parlent aisément du World Trade Center ou de la guerre en Irak, je sais exactement à quoi cela fait référence, ce qu’il en est véritablement, ou tout du moins, je possède assez d’informations légitimes pour me forger une image, certes, qui ne peut être à 100% exacts, mais qui peut être proche de la vérité. Nous connaissons Saddam Hussein avant tout à travers le prisme médiatique. Notre jugement est faussé, altéré, et ne soyons pas naïf, nous ne savons donc strictement rien de ce qu’il en est vraiment. On nous dit que ce qu’on veut, et on essaie tant bien que mal de discerner le vrai du faux dans le lot. Alors quand l’on regarde House of Saddam, on découvre avant tout la psychologie d’un homme, son fonctionnement, son charisme et les membres qui l’entourent. C’est la vie dans son pays qui intéresse l’équipe scénaristique, le plan international sera assez effacé, et en soi, c’est tant mieux. On ne peut être totalement objectif dans une œuvre, pourtant House of Saddam réussit merveilleusement à reporter les faits, ce dont ils ont connaissance, sans jamais tomber dans la facilité ou la complaisance. Une véritable page d’histoire déblayée et dépoussiérée. Étrange quand on songe que cela n’a pas encore dix ans. Et pourtant, c’est à peu près ça, une sorte d’autobiographie simplifiée d’un homme qui a marqué son nom dans la pierre.

L’homme est assez fascinant, et son interprète, Yigal Naor, l’est tout autant. Il donne complètement vie à Saddam Hussein, sans doute possible. Le reste du casting n’est pas en reste, et personne n’entachera le tableau technique de cette mini-série. Des acteurs aux techniciens, tout est soigné, travaillé, pour servir un scénario riche et étoffé. Rien n’est laissé au hasard, rien n’est construit sans but. Les décors, de la somptueuse villa à la simple cabane offrent une crédibilité, tout parait vrai, et nous plonge en Irak. Si le scénario est avant tout orienté sur la famille de Saddam Hussein, cela n’empêche pas de donner une représentation du monde dans lequel il évolue loin de l’image que l’on peut nous vendre d’un pays. Cela est d’ailleurs essentiel dans le déroulement de la mini-série, les membres de la famille ayant une place au sein du pouvoir, et jouant un rôle de grande importance dans la destinée de l’Irak. Une ambiance est donc créée, retranscrite, à l’aide de moyens techniques importants, et nécessaires vu l’envergure du projet.

House of Saddam nous plonge pendant quasiment 4 heures dans les coulisses du pouvoir, dans le monde d’un tyran pour nous dévoiler les multiples aspects d’une vie qui a marqué un pays entier, et – d’une tout autre façon – le monde.

Vous pouvez aussi lire les critiques des épisodes de la série House of Saddam.