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Silk : compétition acharnée au coeur de la justice londonienne (saison 1)

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silk 106 - Silk : compétition acharnée au coeur de la justice londonienne (saison 1)

Martha Costello et Clive Reader travaillent au cœur du même cabinet d’avocats, et partagent la même ambition : devenir silk. Ils enchainent alors les dossiers, en même temps qu’ils prennent chacun sous leurs ailes un élève, Niamh Cranitch et Nick Slade, qui font leur premier pas dans le monde impitoyable de la loi.

Drame judiciaire créé par Peter Moffat, Silk nous entraine donc dans une chamber de Londres, et tout particulièrement dans les pas de l’ambitieuse, mais un brin idéaliste Martha Costello, au moment même où elle tente de devenir Silk – soit obtenir son brevet de Conseil de la Reine.

C’est donc au rythme de vie de Martha que les épisodes se construiront, tentant de représenter avec vivacité et fourberie le milieu légal dans lequel les protagonistes évoluent, où la compétition ne semble quasiment jamais s’arrêter et se fond dans des problèmes d’éthiques. Notre point d’ancrage est au départ la droiture incarnée, mais l’incroyable Martha Costello va être bousculée sur le plan professionnel et privé, pour ainsi exprimer une complexité de caractère qui aurait pu être aisément noyée sous une dose trop forte d’intégrité. Ce n’est pas pour autant que la série la poussera à sacrifier ses valeurs, mais bien plus à s’y accrocher, pour garder en vue les raisons qui la poussent à faire ce travail – et ses rêves de silk qui vont avec.

Si Martha apparaît au départ presque comme une femme trop impeccable et impliquée pour maintenir toute l’attention, elle va s’avérer être le centre même de la construction du show, permettant de continuellement fournir un lieu de sécurité, pourtant régulièrement secouée, au sein du tumulte qui se produit autour d’elle.

L’avocate est en compétition directe avec son collègue Clive Reader pour le poste de silk, un homme qui sait faire passer ses intérêts avant tout autre chose, et dont les manipulations tendront à le rendre manichéen ; son humanisation, et finalement la complexité de son esprit, passera par sa relation avec Martha, plus que dans sa façon d’aborder son travail.

Il faut aussi dire que les ambitions des uns et des autres les emmènent dans des jeux dangereux, ce que Clive devra à un certain point payer, et qui viendra créer des messes basses au sein même de la chamber, menée par Billy Lamb. Orchestrateur des lieux, il voit être remis en cause la façon dont il gère les finances, et donne le jour à un complot interne qui vient exprimer des mécontentements professionnels et l’éternelle compétitivité.

Celle-ci touche aussi tout particulièrement les deux pupils, Niamh Cranitch et Nick Slade, respectivement pris en charge par Clive et Martha. La première est la fille d’un juge et le second rencontre des problèmes financiers qui ne s’évanouissent jamais. Deux situations sociales opposées qui viennent se mettre sur la route de leur inexpérience et de leur apprentissage, et un éclectisme à la volonté peut-être trop illustrative – mais pas pour autant dénués d’intérêts sur ce qu’il faut traverser pour y arriver dans les deux cas.

Pendant ses six premiers épisodes, Silk aura alors su construire son environnement et sa loi, laissant au fur et à mesure des rouages narratifs trop codifiés pour parvenir à fournir une épaisseur et une complexité latente, et trouvant ainsi le bon équilibre entre le divertissement et la volonté de fournir une représentation juste du milieu légal.

Article originellement publié le 7 avril 2011.