Dave et Rita forment un couple heureux, parents de quatre enfants, dont la vie est complètement bouleversée quand Rita trouve tragiquement la mort dans un accident de la route. Aidé par Sarah, la meilleure amie de sa femme, Dave doit faire face à sa nouvelle situation.
Débutant avec la mort de la mère de famille aimante, Single Father s’annonçait comme un drame émotionnel se voulant intensif, où les opportunités pour plonger dans l’excessif sont suffisamment nombreuses pour soulever des craintes.
La série s’offre 4 épisodes pour explorer la thématique du deuil et de la reconstruction familiale nécessaire à la poursuite de l’existence. Bien entendu, tout se doit de commencer dans les larmes, mais malheureusement aussi, dans la précipitation. Entre un montage moyennement inspiré, et des évènements qui s’enchainent – appuyé par un bond dans le temps de 10 semaines – le premier épisode ballotte plus qu’il n’installe comme il se doit l’histoire.
Il faut dire que si Single Father s’annonçait comme une série nous plongeant dans le quotidien d’un père de famille cherchant à retrouver goût à la vie suite à la perte de sa seconde moitié, le show posera rapidement différents enjeux pour trouver de quoi alimenter le quotidien. L’intrigue veut avant tout s’orienter sur la construction de la relation entre Dave et Sarah, meilleure amie de Rita, les deux se rapprochant jusqu’à s’aimer, et devant gérer ce fait alors que l’ombre de l’épouse est toujours là.
Cette idée nous est parachutée dès la fin du premier épisode, et sera épaulée par l’éternelle mise en porte-à-faux de Rita, procédé classique facilitant le processus de deuil et assurément de reprise du quotidien, jusqu’à la simple recomposition du foyer. Pour cela, il faut bien dire que la petite famille est fortement aidée par Lucy, l’ainée issue d’un père différent, en pleine crise identitaire assez logique, mais qui tend à plonger dans un égocentrisme assez mal géré. A cela s’ajoute la première fille de Dave, de son premier mariage, se transformant rapidement en dommage collatéral, mais prompt à fournir quelques développements utiles.
Pour le coup, Single Father jongle avec ses différentes idées, et parvient à maintenir une cohésion grâce à ses deux acteurs principaux, David Tennant et Suranne Jones, formant dès le départ un couple convaincant, et naviguant entre les multiples storylines avec grande aisance et émotions. Les plus jeunes enfants de Dave – Ewan, Paul, Evie – offrent quant à eux l’image d’un foyer uni et une dynamique frères sœurs crédible, touchante, drôle, et bruyante. Sans oublier la belle-sœur et son mari, couple traversant lui aussi sa propre crise, et dont l’évolution narrative sera un atout non négligeable, facilitant l’intégration de quelques notes d’humour.
Ainsi, si le début pouvait laisser craindre une plongée dans le drame gratuit, Single Father fera quasiment tout l’inverse, faisant preuve d’une modération déconcertante, tout particulièrement dans la résolution des obstacles à surmonter. Après avoir passé trois épisodes à tout mettre en place, de simples discussions sont là pour fournir tous les bons sentiments nécessaires à faire évoluer la situation dans le bon sens – et sans coup d’éclat. Une conversation et le tour est joué !
Peut-être grâce à cela, Single Father fera verser des larmes (particulièrement au début), mais se montre très sage et très lisse. L’ensemble se révèle être assurément trop sobre, au vu du tumulte émotionnel qu’il est censé dépeindre, et qui ressortira au cours de quelques scènes fortement poignantes. Le résultat est un gentil drame manquant de maitrise, comblant ses lacunes par l’attachement qu’il suscite.