Comédie dramatique en 6 épisodes, Sirens se penche sur le quotidien de trois ambulanciers dans leurs vies professionnelles et privées. Quand ils ne sont pas occupés à rouler ou à s’occuper de patients, les trois hommes tentent de surmonter leurs différentes angoisses et d’avoir une vie privée un tant soit peu normale.
Stuart (incarné par Rhys Thomas) est posé comme le leader de ce groupe qui vient d’être récemment rejoint par Rachid (Kayvan Novak), en formation. Ashley (Richard Madden) est alors le collègue et meilleur ami de Stuart, ce dernier ayant tendance à analyser un peu trop chaque situation et à aborder l’existence avec un regard trop terre-à-terre pour son propre bien. Disons que ces cours de biologie refusent de faire un peu de place pour une approche un peu moins pragmatique – et à sa façon, gouverné par les émotions.
Le regard acerbe de Stuart tend à le cantonner dans des positions bornées qui vont au départ empêcher le personnage de réellement entrainer la série dans la bonne direction. Sirens tente avec difficulté de mêler drame et comédie, mais ne parvient pas tout de suite à trouver le juste équilibre. Il faut dire qu’elle cherche parfois à trop analyser une situation ou une émotion sans réussir à la doter de la profondeur qu’elle devrait posséder, ou alors elle passe tout simplement à côté. La série tend aussi à donner à la vie privée de ces ambulanciers une place plus importante que leur travail – qui a un impact sur leur quotidien.
Sirens ne parvient pas vraiment à étoffer Rachid ou à le rendre intéressant, mais c’est clairement grâce à ce qui lie Stuart et Ashley que la série s’affirmera. Le premier est émotionnellement brisé par l’abandon de son père et a construit une carapace autour de lui pour se protéger ; le second fuit la solitude, en partie due à un passé un peu compliqué quand il était plus jeune, car il est gay. Les deux ambulanciers se complètent bien et leur amitié devient tangible au fur et à mesure, avant de prendre à sa façon régulièrement le dessus.
Si nos trois personnages principaux sont des hommes, Maxine – flic en uniforme et meilleure amie de Stuart – est là pour assurer la part de féminité de la série. On peut considérer que Kirsty Schelmerdine, la thérapeute de l’hôpital, l’assiste dans ce rôle, mais le personnage s’inscrit comme une routine scénaristique facile, l’utilisant pour jouer avec le tempérament de Stuart, et rien de plus. En tout cas, Maxine, femme à la fois forte et fragile, recherche désespérément chaussures à son pied, et elle n’est pas très chanceuse en amour. La série aura au moins l’ingéniosité d’exposer les sentiments de Stuart pour celle qui est dès le départ plus qu’une amie.
Jamais tragique, ni vraiment drôle, Sirens est une série avant tout légère qui rencontre des difficultés à faire plus que sourire ou à impliquer émotionnellement. Si l’ensemble est plutôt mitigé, la saison ira en s’améliorant, parvenant à donner à la plupart de ses personnages une réelle consistance et en trouvant un équilibre convenable (quoi que clairement encore perfectible) entre son ambiance qui se veut décontractée et ses approfondissements émotionnels plus sérieux.
Le générique
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