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Skins – Series 3

skins series 3 - Skins - Series 3

On replonge dans la vie pas si dorée que ça de la jeunesse de Bristol. Les visages ont changé, mais la recette reste la même : alcool, drogues, fêtes, sexe et cœurs brisés.

Skins revient donc avec un tout nouveau casting, pari risqué pour une série si jeune. Mais on le sait maintenant, nous n’avons pas affaire à un drama pour ados classique. Des deux premières saisons, il ne reste qu’Effy (Kaya Scodelario fascinante), l’intrigante petite sœur de Tony, et son amie Pandora (rencontrée en fin de series 2).

Les débuts sont très laborieux pour ce nouveau gang, qui n’en est pas un pour commencer. D’abord, le ton est différent. Les scénaristes semblent accumuler tous les défauts de la série, c’est-à-dire du trash gratuit, de l’humour scato et gras, et des excès à mille lieues de tout réalisme. Le but est d’en faire toujours plus, jusqu’à agacer et perdre le spectateur.

Cette avalanche de faux pas porte un nom : Cook. Il tire tout le monde vers le bas. Cette espèce de punk (sans la conscience politique qui va avec) n’est que cris, bière et sexe. Il semble avoir été conçu comme une allégorie du chaos et donc du vide. Dire qu’il est insupportable serait un euphémisme. L’épisode du trip dans les bois en est le parfait exemple : tout le monde le déteste, personne ne l’a invité, mais il est là — avec pour seul résultat de nuire aux relations entre les autres personnages.

Autre défaut — mais plus mineur — le love triangle entre Freddie, Effy et Cook. Skins a souvent repris les codes du teen drama à sa sauce, mais ici le résultat est plus que mitigé. On ne croit pas une seule seconde au couple Effy-Cook, et le tout traîne trop en longueur. Le season finale est à cette image l’un des plus ratés de la série, ne se concentrant que sur ce triangle amoureux pour se finir en eau de boudin. Effy a-t-elle vraiment fait son choix ? Cette dernière et le beau skater parviennent tout de même à apporter quelques beaux moments comme leur baiser dans la rivière ou leur nuit dans les bois.

Mais on est loin de l’enthousiasme que procurent Naomi et Emily (excellentes Lily Loveless et Kathryn Prescott). Cette romance est la meilleure intrigue de la saison. Traitée avec finesse et réalisme, leur histoire tient en haleine et vole la vedette au trio infernal. Ces deux-là éclipsent tout, on retiendra entre autres leur escapade à vélo et leur déclaration d’amour au bal devant tout le lycée. La relation entre Emily et sa sœur jumelle Katie vaut aussi le détour.

Toujours du côté des réussites, nous avons JJ. Il est attachant même s’il fait office de Sid bis. Il se démarque par sa passion pour la magie et ses problèmes mentaux. La série se permet aussi de traiter de l’immigration à travers le personnage de Thomas. Malheureusement, il sera trop peu développé pour que l’on puisse s’y intéresser réellement. Même chose pour Pandora dont le potentiel comique est gâché à partir du moment où elle fréquente Cook — justement !

Les premiers épisodes en auront sûrement fait fuir plus d’un, mais Skins n’est pas perdue. Les ingrédients qui en ont faits un programme de qualité sont là, toujours rythmés par une bande-son de choix. Cette saison reste néanmoins la plus faible de la série jusqu’à présent, oscillant entre échecs et réussites, espérons que la series 4 sera mieux maîtrisée.