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Tess of the d’Urbervilles

tessofthedubervilles - Tess of the d'Urbervilles
Tess est une jeune fille innocente, d’une famille pauvre. Elle se retrouve à travailler pour les d’Uberville, dont le fils, Alec, la courtise. Sa vie va alors être un long chemin semé d’épreuves, de malheur et de déchéance.

Dernière mini-série en date de la BBC, Tess of the d’Urbervilles est l’adaptation du classique anglais du même nom, de Thomas Hardy. Si tout bon anglais a lu le roman, ce n’est pas mon cas, et je ne pourrais donc pas franchement parler du travail d’adaptation, si ce n’est que pour ce que j’en ai lu, les critiques anglaises la trouvent assez fidèle (il y a forcément des divergences, lot de toute adaptation).

Ne sachant trop où je mettais les pieds, Tess se révéla être une étrange surprise. Aux premiers abords, on a un peu la sensation d’atterrir là où l’on est déjà allé des milliers de fois, dans un de ces dramas d’époque, un peu naïf, un peu critiqueur, et romancé. La vérité est que Tess est loin d’être tout cela, même si ces débuts peuvent le laisser penser.

Nous faisons la connaissance avec Tess, incarné à merveille par Gemma Aterton, qui est jeune et pure. Cette pureté, c’est ce que Thomas Hardy va protéger durant tout le livre, et ainsi qu’il va être tenté de retranscrire à l’écran. Car quand Tess quitte les chantiers tracés et se révèle dans son intégralité, nous plongeons dans les débuts d’une vie triste, où le malheur va s’accumuler, où Tess aurait pu être corrompue, devenir mesquine, mais qui, malgré les épreuves de plus en plus dures, elle conservera jusqu’au bout sa pureté, après la naissance, après la mort. Il est difficile d’y croire, et pourtant, toutes ses actions conservent ce goût d’innocence, envenimé régulièrement du désespoir, celui qui pousse à la survie, et qui pourtant dans son cas, ne se révèle jamais emprunt d’égoïsme – ou presque.

C’est une société de la fin du XIXe qui nous est dépeinte, dans un monde de préjugés, où le pessimisme est roi. C’est donc un univers froid tout du long, jurant étrangement avec l’esprit de son héroïne. C’est parfois étouffant et dérangeant, mais tout autant captivant. Les portraits des protagonistes nous représentent la vie de l’époque : Alec d’Uberville, jeune riche sûr de lui et obtenant toujours ce qu’il veut, qu’importent les moyens obtenus ; Angel Clare, homme dit à l’esprit libéré, charmant, mais pourtant assez prompt à juger et ancré dans les préjugés de l’époque ; Joan, la mère, voyant avant tout l’aspect pratique et économique ; et d’autres encore, évoluant dans une vie de misère, ne cherchant pas forcément à s’en extraire, ou simplement traversant l’existence, se contentant de peu, ou encore triste de leur existence.

Tess va être victime d’autrui. Elle ne cherche qu’à vivre, à aimer, et fait ce qu’il faut. On pourrait presque dire que son existence est un éternel dommage collatéral. Elle vit pour vivre, puis pour survivre. Elle ne veut pas de mal, s’éloigne quand la menace est là, et essaie d’être heureuse. Deux hommes, Alec et Angel, vont être responsable de son malheur et un peu de son bonheur, chacun de manière diamétralement opposé, mais qui auront des répercussions sur toute son existence, le premier étant l’élément déclencheur de sa chute sans fin et involontaire, et le second pour l’avoir délaissé, abandonné pendant trop longtemps, causant l’irréparable, à un moment où sa vie aurait pu enfin prendre une nouvelle tournure.

Tess of the d’Urbervilles relate une histoire poignante, mettant avant tout en scène la souffrance, dans ce destin tragique, la vie d’une femme, qui sera maltraité par la vie, et par autrui.

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