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24: Legacy : Un revival laborieux perdu dans le passé

24 legacy saison 1 - 24: Legacy : Un revival laborieux perdu dans le passé

Une quinzaine d’années après la première journée un peu folle de Jack Bauer (Kiefer Sutherland), 24 heures chrono est toujours bien en vie, de retour après quelques années de pause. L’idée est assez simple et même logique. L’Amérique a changé, elle a donc besoin d’un sauveur en phase avec son temps. Jack est une relique d’une époque révolue, le héros post-9/11 qui était juste prêt à tous les sacrifices pour éliminer les ennemis de son pays.

Avec 24: Legacy, Eric Carter (Corey Hawkins) est l’archétype du héros américain moderne. Il agit avant tout au nom de la fraternité et pour défendre ses idéaux et les innocents.

Les deux séries ne devraient donc pas se ressembler tant que ça. Certes, 24: Legacy se passe « en temps réel », même si cette notion est devenue très élastique. Pour le reste, elle devrait naviguer dans des eaux fraiches.

Ce n’est pas du tout le cas. Pire, cette nouvelle mouture frôle régulièrement une caricature de ce qu’était le show original. Il semble que Manny Coto et Evan Katz ont perdu de vue ce qui faisait fonctionner la série au point de départ. Ils tentent de reconnecter avec ce qu’ils faisaient auparavant en cannibalisant d’anciennes storylines afin d’en construire une nouvelle qui parait constamment sur le point de s’effondrer sous le poids de ses aberrations.

24: Legacy conserve la structure narrative de l’ère Jack Bauer. Pas celle des débuts, mais celle que l’on a obtenue quand les scénaristes ont arrêté d’essayer de se renouveler et ont juste embrassé la rigidité de leur formule. Par conséquent, nous savons exactement quand chaque cliffhanger va prendre forme et, si on parvient à rester investi dans ce qui se passe, on devine aisément ce qui va se produire.

Entre chaque pause publicitaire, il y a simplement du remplissage. Quand Eric Carter n’est pas là pour tirer sur des terroristes, il se contente de commettre des actes de trahison ou de briser des lois. Il agit toujours pour la bonne cause et la CTU passe systématiquement derrière lui pour faire le ménage. Pire, il ne travaille même pas pour l’agence.

Dans 24: Legacy, on chasse encore le terroriste entré illégalement dans le pays avec toute une armée de tueurs qui veulent faire comprendre aux infidèles qu’ils ont tort. Notre méchant de base a en plus le désir de venger la mort de son père, c’est un bonus de l’opération. Cela ne lui donne pas pour autant de l’épaisseur. En fait, il est en mode automatique comme tout le monde et n’existe vraiment que pour justifier cette chasse de 12 heures.

Au moins, contrairement au sénateur John Donovan (Jimmy Smits), candidat à la Présidence, notre méchant de la saison ne fait pas uniquement de la figuration.

De toute façon, les heures passent et elles se ressemblent. Faire simplement acte de présence reste donc pour lui la meilleure façon d’être encore en vie pour la saison suivante. Cela n’empêche pas les dialogues répétitifs par contre.

La répétition est d’ailleurs au cœur de 24: Legacy. C’est tout le problème. Il n’est pas question d’innover, de dire des choses pertinentes ou de surprendre. Ici, on joue la sécurité en ne sortant pas d’un sentier tellement battu qu’il est devenu impraticable, en particulier pour ceux qui désireraient ne pas suivre les mêmes raccourcies empruntés par ceux qui l’ont précédé.

24: Legacy n’est pas le reboot de 24 sans Jack Bauer que l’on pouvait espérer et que l’on nous avait promis. C’est simplement une mauvaise copie anachronique, timorée et horriblement paresseuse. Cela ressemble à quelque chose qu’un algorithme aurait produit en analysant les précédentes saisons et non le travail de scénaristes cherchant à être pertinent tout en divertissant.

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