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Séries Que vaut A Discovery Of Witches, la série fantastique anglaise avec Matthew Goode ?

Que vaut A Discovery Of Witches, la série fantastique anglaise avec Matthew Goode ?

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A Dicovery of Witches, adaptée de la trilogie littéraire All Souls par Deborah E. Harkness, suit Diana Bishop, historienne et sorcière, alors qu’elle découvre un ouvrage alchimique convoité par les créatures surnaturelles. Inconsciente du danger qui la guette, Diana tombe rapidement sous la protection du vampire Matthew Clairmont (Matthew Goode), lui aussi en quête du livre.

Autant le dire tout de suite A Discovery of Witches n’est pas, sur le papier, la série la plus attrayante des dernières productions anglaises. Cependant, le casting et le nombre peu conséquent d’épisodes (la première saison en comprend 8) sont des arguments suffisants pour en faire un plaisir coupable dans le cas où le minimum syndical serait atteint.

Un arc narratif complexe et imperméable

Malgré un événement déclencheur simple et intéressant, surtout grâce à la place que joue l’alchimie dans l’univers de la série, le reste des intrigues, qu’elles concernent Diana et Matthew ou les personnages secondaires, se complexifie plus que nécessaire. À la fois politiques, romantiques ou familiaux, les enjeux se veulent importants et dangereux sans que rien ne soit explicité en ce sens. On se retrouve alors à se demander pourquoi telle décision est prise par tel personnage une majorité du temps. Le pire étant que la série ne fait que peu d’effort pour délivrer des informations ou justifier des motivations. Que les pièces du puzzle s’assemblent au compte-gouttes est une chose, mais il est difficile de ressentir la moindre émotion quand on ne comprend pas comment fonctionne l’univers.

Bien sûr, cela est peut-être dû à l’adaptation et le fait qu’il n’est pas possible de tout dire en l’espace de quarante minutes chaque semaine. Cependant, il serait intéressant que certains mystères se lèvent pour permettre aux spectateurs de prendre parti ou d’avoir simplement une vague idée de la direction empruntée par la série.

Des personnages sans alchimie

Au-delà d’une intrigue obscure, les protagonistes de A Discovery Of Witches sont, pour le moment, une véritable déception. Ce qui est assez surprenant puisque la distribution est plutôt convaincante. Matthew Goode et Theresa Palmer ont beau s’approprier au mieux le matériel donné ni leurs motivations ni leur romance n’est crédible. Tous deux ressortent de ces premiers épisodes plus agaçants qu’ils ne devraient l’être, si bien qu’on en vient à espérer que les antagonistes réussissent à leur mettre une bonne raclée.

Les personnages secondaires ne sont pas mieux servis avec leur temps d’écran limité et la superficialité des développements à leur sujet. Ce qui est d’autant plus frustrant quand certains comme Gillian (Louise Brealey), Satu (Malin Buska) ou Peter Knox (Owen Teale) sont bien plus intrigants que les têtes d’affiche, pour le mystère qui les entoure ou la nature de leurs motivations. Le problème est qu’à mi-parcours, il est peu probable que la série change de cap pour corriger cette absence de profondeur. Et si cela était le cas, il serait bien trop tard pour que cela soit véritablement intéressant.

Un peu de magie

Malgré des défauts handicapants, A Discovery of Witches impose sa patte visuelle avec une photographie travaillée. Cela donne un certain cachet à l’ensemble et rend le visionnage plus agréable. Il est clair qu’avec les moyens employés, l’équipe créative pourrait faire preuve d’un peu plus d’inventivité au niveau de la cinématographie, mais ce qui est fait élève facilement l’expérience.

Ce qui est aussi vrai du fonctionnement de la magie. Que ce soit au travers de Diana ou des autres sorcières de l’univers, les différents sortilèges employés gardent une simplicité bienvenue, loin de forcer le trait et surtout d’abuser d’effets spéciaux. Même les vampires évitent les canines trop longues ou les yeux luisants, ce qui n’est pas pour déplaire. Cette simplicité ne veut cependant pas dire absence de mythologie. Les quelques pistes explorées à ce sujet promettent un système magique solide et des règles bien définies qui, une fois de plus, mériteraient une mise en avant plus conséquente. Évidemment, cela est bien léger en comparaison du reste qui tire le divertissement vers le bas.


Finalement, A Discovery Of Witches a bien du mal à s’imposer comme série fantastique intéressante ou simple plaisir coupable saisonnier. Ces premiers épisodes ne sont pas désagréables, mais ne sont clairement pas assez satisfaisants pour justifier d’un engagement sur le long terme. À ce stade, il serait peut-être préférable d’aller jeter un coup d’œil du côté des romans ou simplement, de passer son chemin.