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Séries Agents of SHIELD Saison 5 : Le début de la fin

Agents of SHIELD Saison 5 : Le début de la fin

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Cet article couvre les épisodes 13 à 22 de la saison 5 et contient des spoilers sur l’intrigue principale. Vous voilà prévenus.

La peur d’une annulation a parfois du bon. Alors que certains showrunners, sûrs du potentiel de leur création, conçoivent des arcs narratifs sur plusieurs saisons sans garantie de les clôturer, d’autres, menacés par des audiences décroissantes, s’évertuent à offrir un point final à leur histoire et aux spectateurs les plus fidèles. Suite à un changement de jour de diffusion et des statistiques en baisse, Agents of SHIELD a entamé sa cinquième saison dans l’optique qu’elle serait probablement la dernière et n’a pas rechigné à faire monter les enjeux pour offrir une aventure méritée à l’équipe de Coulson.

Pour rappel, après un voyage dans le futur à bord d’une station Kree, les agents du SHIELD sont de retour dans leur ligne temporelle d’origine pour empêcher l’imminente destruction du monde par Daisy (Chloe Bennet). Plus affaibli que jamais suite aux événements des saisons précédentes, le SHIELD ne peut désormais compter que sur des ressources limitées pour affronter le Général Hale (Catherine Dent) et changer leur destinée.

Au cours de cette seconde partie de saison, l’équipe créative s’amuse clairement des informations délivrées dans le futur sur les différents personnages pour mieux mettre à mal leur relation et instaurer des enjeux bien plus sombres que précédemment. Si ce n’est Fitz et Simmons, dont le mariage est une brève accalmie dans les rouages dramatiques qui se jouent à leur insu, aucun membre n’est épargné et ne semble capable d’échapper au triste futur qui les attend.

Peu importe le retour d’Hydra ou les connexions fugaces à Avengers : Infinity War, ce qui importe le plus est de savoir s’il est réellement possible de lutter contre la force du destin. Bien sûr, la réponse est positive, mais rien n’est joué d’avance et l’équipe créative parvient sans difficulté à conserver le sentiment fataliste jusqu’au dénouement final.

Il faut dire qu’Agents of SHIELD capitalise plus que tout sur ses personnages et les conséquences logiques de leurs décisions. L’action a beau être l’un des éléments clés d’une recette réussie, l’empathie ressentie pour les différents membres de l’équipe grâce à la profondeur qu’ils ont acquis au fil du temps est clairement la plus grande force de la série. Même des personnages arrivés sur le tard tels que Yo-yo (Natalia Cordova-Buckley) ou Deke (Jeff Ward) se retrouvent avec des arcs narratifs aussi convaincants que les héros de la première heure.

Il est par exemple impossible de rester de glace face à l’atroce amputation de Yo-yo et la transformation de sa psyché par la suite. Au même titre, le général Hale et Ruby (Dove Cameron) tirent leur épingle du jeu malgré leur temps limité grâce à un retournement de situation inattendue et une exploration de leur relation habilement disséminée au fil des épisodes.

Cependant, Agents of SHIELD reste par moment victime de sa propre ambition. La décision de transformer Glenn Talbot (Adrian Pasdar) en super-vilain n’est pas forcément une mauvaise idée, mais il n’y a pas assez de temps pour la développer convenablement avant l’affrontement final. Talbot est présent depuis le début de la série et il aurait été plaisant d’en découvrir plus sur l’influence de ses pouvoirs sur son désir de faire le bien, mais surtout de rendre sa famille fière, comme cela est brièvement montré lorsque le vilain laisse place au père devenu héros.

De même, les retournements de situation à propos de Fitz, d’abord avec le retour de son alter ego machiavélique du Framework, puis avec sa mort dans le dernier épisode, auraient mérité des développements supplémentaires. Ian de Caestecker et Elizabeth Henstridge vendent sans difficulté l’émotion du couple une fois de plus accablé par le destin, mais le temps à leur côté n’est pas suffisant pour avoir un véritable impact.

Inversement, tout ce qui touche Coulson lors de cette seconde partie de saison est mené d’une main experte jusqu’à la révélation de sa mort inévitable dans les derniers instants de l’épisode final. Maintenant que la série a été renouvelée pour une courte sixième saison, il est compliqué d’envisager l’équipe sans lui.

Au final, même si quelques défauts persistent ici ou là, il est difficile de ne pas applaudir cette cinquième saison. De toutes les séries Marvel, Agents of SHIELD apparaît comme l’une des plus convaincantes lorsqu’il s’agit d’embrasser le matériel de base et de délivrer le super-héroïsme attendu. Cet arc narratif ouvre peut-être l’ultime chapitre de cette aventure, mais clôture avec succès les intrigues laissées en suspens. D’une certaine manière, il aurait presque été préférable de s’arrêter ici, tant le dernier épisode apparaît comme la fin la plus appropriée.