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Allegiance : un difficile recrutement (pilote)

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allegiance saison 1 episode 1 - Allegiance : un difficile recrutement (pilote)

Alex O’Connell est un jeune analyste à la CIA qui se voit confier une mission spéciale lorsqu’un membre des SVR veut déserter. Après des années de silence, les services de renseignements russes entrent en contact avec Katya et Mark, les parents d’Alex, pour leur demander de recruter leur fils pour en faire un espion contre les Américains.

Alors que le couple Jennings se bat pour la Mère patrie sur FX au sein de la troisième saison de The Americans, NBC propose à son tour d’explorer les rapports entre les Américains et les Russes sous couvert d’espionnage et dans un contexte contemporain avec Allegiance. D’une certaine manière, les O’Connell peuvent être vus comme les héritiers de l’histoire à laquelle appartiennent les Jennings, même si le traitement choisi nous oriente plus vers un classique thriller familial que vers une critique politico-sociale des relations conflictuels existant entre deux nations.

Quoi qu’il en soit, Allegiance – qui est une adaptation de la série israélienne The Gordin Cell – délivre un premier épisode introductif qui ne craint pas de faire monter la pression rapidement, mais pas forcément autour des enjeux les plus importants. Si les Russes planifient une attaque sur le sol américain, cette dernière se présente avant tout comme une excuse pour bouleverser la dynamique familiale et la mettre à l’épreuve avec des enjeux internationaux. À l’aide d’une course poursuite en voiture entre mari et femme, la série démontre qu’elle peut fournir de l’action un minimum efficace, malgré une dose de prévisibilité inévitable. Cela a le mérite de redynamiser l’épisode avant que celui-ci ne s’écroule sous ses éléments d’exposition vulgairement mis en scène.

Ce pilote d’Allegiance doit expliciter comment les O’Connell et leur fils sont dans la position dans laquelle ils sont aujourd’hui et pour se faire, l’histoire prend de gros raccourcis. S’il existe un rapport complexe entre Katya et son pays, c’est avant tout à travers le jeu de Hope Davis que cela se ressent, le scénario laissant peu de place à l’interprétation ou à la subtilité. Les changements de langues manquent de maitrise, les personnages se mettant à passer de l’un à l’autre sans raison évidente, si ce n’est limiter les dialogues russes. Tout ce qu’il y a à savoir est dit à un moment ou un autre, ce qui tend alors à donner le jour à un contexte qui se montre moins ambigüe qu’il ne le devrait. Le pire étant sans aucun doute tout ce qui entoure la fille ainée de la famille (Margarita Levieva), que ce soit dans son attitude ou dans le rôle qu’elle est destinée à jouer dans le récit.

Alors même que l’on plonge dans le descriptif à la moindre occasion, l’épisode passe un temps étrange à tourner autour d’Alex (Gavin Stenhouse) avec un refus clair de mettre un nom sur ses particularités, comme si cela allait éviter d’avoir à le mettre dans une case dans laquelle le scénario l’a déjà placé. Le personnage, après tout, se retrouve à jouer un rôle vital pour la CIA – qui nous renvoie quant à elle à un monde d’espionnage plus proche d’Alias – et se présente juste comme un énième personnage plus intelligent que tout le monde.

En simplifiant au possible son sujet, Allegiance se voit dépouiller de ce qui était sa plus grande force. Restent tout de même quelques bribes de potentiels dans l’histoire, mais le traitement narratif et visuel est trop consensuel pour que le show parvienne au sein de son premier épisode à laisser entrevoir plus qu’un divertissement correct.