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Séries Altered Carbon : Le Prix de L’immortalité

Altered Carbon : Le Prix de L’immortalité

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altered carbon saison 1 - Altered Carbon : Le Prix de L'immortalité

Bienvenue dans un futur où la mort n’est plus permanente. Encore faut-il avoir l’argent pour pouvoir se l’offrir. C’est dans cette réalité où les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, pour l’éternité, qu’Altered Carbon, série cyberpunk de Netflix basée sur l’oeuvre de Richard K Morgan, prend place.

Rebelle mercenaire mis au placard pendant 250 ans, Takeshi Kovacs (Will Yun Lee et Byron Mann dans les flashbacks) est ramené à la vie pour résoudre le meurtre de Laurens Bancroft, l’homme le plus riche du monde. C’est Bancroft personnellement qui a choisi de recruter Kovacs en lui promettant la liberté en échange de la vérité.

Débute une investigation qui nous expose ainsi le fonctionnement de ce monde futuriste lorgnant explicitement du côté de Blade Runner – et des thématiques philosophiques à la Philip K. Dick – et du tout aussi incontournable Neuromancien de William Gibson.

Laurens Bancroft (James Purefoy) est un « meth », caste désignant ces humains qui existent depuis si longtemps qu’ils sont considérés comme des dieux vivants – jusqu’à vivre dans les nuages. Sa tête a été explosé avant la sauvegarde de sa conscience, faisant qu’il lui manque 48 heures de son existence et qu’il ignore qui lui a tiré dessus.

C’est à Kovacs (sous les traits de Joel Kinnaman) de résoudre cette énigme qui le poussera à s’associer avec Kristin Ortega (Martha Higareda), une flic enragée avec son agenda personnel, Vernon Elliot (Ato Essandoh), un père désespéré qui veut la destruction de Bancroft, et Poe (Chris Conner), une intelligence artificielle plus humaine que certains humains.

Voguant entre la série Pulp (plein de seins, de fesses et de violence au programme) et l’œuvre pseudo-philosophique, cette adaptation d’Altered Carbon développée par Laeta Kalogridis veut naturellement offrir une réflexion sur la condition humaine, entre étude de l’âme et de la mortalité. Quelles sont les conséquences psychologiques de la vie éternelle ? Cela en vaut-il la peine ? Quel prix la société paie-t-elle ? Les questions soulevées obtiennent majoritairement des réponses évidentes, le scénario empruntant un cheminement assez classique dans sa réflexion et sa représentation de l’humanité, la conscience et le poids de l’existence. Pour sa défense, elle ne cherche pas non plus à être subtile, la preuve avec Poe qui est à la tête d’un hôtel inspiré par Edgar Allan Poe.

Altered Carbon construit alors son univers et son récit plus tarabiscoté que nécessaire à coup de dialogues surchargés, de scènes d’actions plus ou moins divertissantes et d’intrigues à couches multiples. On finit néanmoins par retomber sur ses pattes de manière assez naturel, il faut le reconnaitre.

À l’image de sa tête d’affiche (Kinnaman, donc), Altered Carbon séduit avant tout grâce à son enveloppe. Elle en impose naturellement d’un point de vue purement esthétique, mais elle peine à tenir la distance dès lors que l’on va dans un registre dramatique plus demandant. Heureusement pour Kovacs, c’est Will Yun Lee qui porte sur ses épaules les flashbacks. Malheureusement pour le personnage, les deux hommes délivrent des performances qu’il est difficile à accorder ensemble et qui nous dirait qu’on a affaire au même homme.

La première saison d’Altered Carbon se laisse donc regarder sans pour autant laisser vraiment une empreinte derrière elle. Elle est ambitieuse sans pour autant prendre de risques notables en terme scénaristiques et n’est pas — sans trop de surprise – exempt de longueur. Elle a surtout besoin de se faire implanter une personnalité mieux définie pour pouvoir sortir du lot.