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American Crime : Le bénéfice du doute (2.01)

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American Crime Saison 2 Episode 1 - American Crime : Le bénéfice du doute (2.01)

De retour pour sa seconde saison, l’anthologie American Crime se propose naturellement de nous raconter une histoire différente. Comme avec la première toutefois, John Ridley veut examiner un problème de l’Amérique contemporaine à travers un acte criminel qui met en avant les maux de la société qui lui ont permis d’exister.

Dans le cas présent, cette seconde saison nous entraine dans l’Indiana où un étudiant issu d’une famille pauvre est victime d’abus de la part des membres de l’équipe de basketball d’une école privée. Des photos arrivent sur les réseaux sociaux et il devient progressivement clair que ce qui s’est passé est plus grave qu’une simple consommation d’alcool suivie d’une humiliation. Quand le mot viol est utilisé, des murs se dressent sur la route de la victime.

Concrètement, John Ridley s’inspire d’évènements réels et commence à peindre un décor dans lequel les différentes thématiques qu’il veut explorer pourront s’affirmer sans tarder. American Crime ne se réinvente cependant pas totalement en changeant de milieu socioculturel et de sujet principal. L’approche reste la même et cet épisode de reprise fait un travail assez efficace pour nous pousser à imaginer le pire en jouant avec tout ce que l’on ignore.

Ainsi, en plus d’introduire les protagonistes et de poser les tenants et aboutissants de la conjoncture socio-économique qui sera ici déterminante, ce season premiere laisse le doute planer sur beaucoup de choses. Un peu trop peut-être, afin que les quelques coups qui sont délivrés le soient avec une force notable.

En tout cas, il n’est pas question de miser sur la précipitation. Tous les personnages ont une histoire à raconter et ils ont dix épisodes pour le faire. Ceux-ci devraient alors nous parler de la culture du viol en Amérique, en particulier dans les écoles privées qui ont – ces dernières années – été accusées de protéger les agresseurs et de détruire les victimes. C’est un mal réel et on peut espérer que Ridley sera aussi nuancé dans son exploration qu’il l’a été avec le racisme durant la première saison.

American Crime revient donc avec un propos à développer et cela ne s’arrête pas à un sujet particulier, puisque les inégalités sociales seront clairement explorées pour mettre en perspective ce qui se déroule, tout comme les rouages du système judiciaire.

Cela dit, il est pour le moment question de faire de l’exposition. L’épisode s’éparpille alors pour que toutes les forces en présence puissent être installées avant de passer aux choses sérieuses. Certaines introductions sont un peu maladroites. Heureusement, on peut compter sur Regina King, Felicity Huffman, Timothy Hutton ou encore Lili Taylor pour s’approprier sans tarder leurs rôles et pour faire que les retrouvailles ne ressemblent pas à un jeu dans lequel on doit s’amuser à mesurer les différences avec la saison 1.

Ce premier épisode lance donc la saison 2 en évitant quelques pièges et en affirmant rapidement la direction qui va être suivie. Le challenge pour John Ridley est visiblement de montrer que sa formule fonctionne tout en ne laissant pas celle-ci prendre le dessus sur les thématiques qu’il explore. Les attentes sont en tout cas clairement plus élevées maintenant que l’on sait ce que l’on est en droit d’attendre d’American Crime, mais il semble pour le moment qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter.