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The Assassination of Gianni Versace : une bien ennuyeuse American Crime Story

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American Crime Story Saison 2 Darren Criss - The Assassination of Gianni Versace : une bien ennuyeuse American Crime Story

La première saison d’American Crime Story a été un petit évènement lors de sa diffusion. Elle revenait sur l’affaire O.J. Simpson dont l’impact sur la société américaine justifiait largement qu’on la revisite.

Écrite par Tom Rob Smith, la seconde saison nous invite à replonger une fois de plus dans les années 90, mais pour une affaire qui a certes fait la couverture des tabloïds, mais qui est bien moins connue aujourd’hui. L’assassinat de Gianni Versace n’a jamais été complètement expliqué, son tueur s’est donné la mort peu de temps après avoir commis son crime. Sa connexion avec le fameux couturier reste imprécise, mais Ryan Murphy et Brad Falchuk contournent le problème en choisissant de produire une adaptation du livre de Maureen Orth qui se propose de fournir des éclaircissements — qui sont en partie contestés par la famille Versace.

The Assassination of Gianni Versace a donc des bases un peu fragiles. D’une certaine manière, ce n’est pas le plus dérangeant, puisque le scénariste n’est pas réellement préoccupé par cet assassinat qui n’est vraiment qu’une accroche marketing. Il est intéressé par Andrew Cunanan, le tueur.

Incarné par Darren Criss dont le jeu devient toujours plus monolithique d’un épisode à l’autre, Cunanan est un menteur pathologique qui se met à un certain point à semer les cadavres derrière lui.

C’est de cela qu’il est question, ses meurtres. Ainsi, cette saison 2 d’American Crime Story s’éloigne rapidement de Gianni Versace pour se focaliser sur les victimes qui l’ont précédé. L’histoire n’est d’ailleurs pas racontée de manière chronologique, ce qui offre au récit une flexibilité qui lui permet d’explorer vraiment en détail comment chaque meurtre s’est produit.

Étrangement, cela n’aide pas à comprendre Cunanan plus que de raison. Se focaliser sur ceux qu’il a tués le place progressivement dans le rôle d’accessoire scénaristique dans une histoire qui ne serait pas la sienne. Pourtant, il est bien question de lui. Il est le moteur de cette saison et même si Criss se fait presque tout le temps éclipsé par ceux qui partagent l’écran avec lui, il est finalement la star du show.

L’Amérique n’est pas en manque de véritables tueurs en série. L’histoire du pays est définie par la criminalité. Pourtant, quand Murphy a commencé à parler de ce que seraient les saisons à venir d’American Crime Story après OJ, il ne semblait pas vraiment connaitre le sujet. Ce n’est pas son genre de prédilection et cela se sent.

C’est particulièrement voyant dans le fait que la partie la plus intéressante de cette saison 2 est sa manière de chroniquer le traitement des homosexuels à la moitié des années 90. C’est un sujet important, mais cela ne devrait pas être noyé au milieu d’une sordide histoire de tueur en série mythomane. Cunanan ne mérite pas que l’on fasse de lui la star du show et il semble que le scénariste en ait conscience, et c’est probablement pour cela qu’il cherche à parler de ses victimes.

Malgré tout, Cunanan reste là à salir tout ce qu’il touche et il ne le fait même pas de manière intéressante. Et Versace là-dedans ? Il apparait à l’occasion et lui aussi aurait mérité d’avoir sa propre série, au lieu d’être simplement un personnage secondaire dans une saison qui porte pourtant son nom.

The Assassination of Gianni Versace s’égare avec son scénario qui tourne autour de son sujet pour tenter d’en trouver d’autres plus intéressants à explorer. Le résultat est déconcertant par moment et ennuyeux à d’autres. Il y a quelques performances qui sortent du lot (Finn Wittrock, Judith Light et Édgar Ramírez notamment) et qui aident à rester intrigué, mais ce n’est pas suffisant pour s’invertir dans cette saison.

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