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Séries American Gods : Rêve éveillé (1.03)

American Gods : Rêve éveillé (1.03)

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american gods saison 1 episode 3 - American Gods : Rêve éveillé (1.03)

Avec son troisième épisode, American Gods solidifie son traitement narratif et visuel. Ce n’est pas qu’il y avait beaucoup de doute à avoir, mais plus que cette heure vient affirmer certains choix créatifs.

Seule la partie road trip de l’œuvre originale peine encore à ressortir, dû au découpage choisi — la première saison ne devant adapter qu’un tiers du roman. L’approche nébuleuse de l’histoire est bel et bien là.

Avant tout, ce troisième épisode nous affirme qu’il n’est pas question de cantonner les « interludes » — appelons-les ainsi — en compagnie d’autres Dieux et créatures mythologiques dans les premières minutes de l’épisode. Il serait trop aisé de faire l’impasse dessus dans ces cas-là.

La mort au début de l’épisode et l’intervention d’Anubis qui en découle vient mettre en perspective l’influence des croyances sur la place des Dieux dans notre existence. La rencontre entre Salim et Jinn se veut quant à elle plus sensuelle et optimiste, tout en trouvant sa place dans le récit de manière plus large. Le Jinn est apparu dans le second épisode d’American Gods.

Dans tous les cas, ces histoires s’insèrent dans l’ensemble à travers leur propos. L’équipe créative de la série se veut explicite quant à la problématique qui affecte Shadow Moon de plein fouet. Croire rend les choses réelles.

Selon cette idée, American Gods nous présente un monde qui est transformé le moment où l’on accepte que l’impossible soit possible ; que l’on a la foi en un Dieu de n’importe quelle forme. Plus il y a de monde pour adhérer au concept, plus celui-ci devient puissant.

L’approche esthétique de la série soutient ce propos. Les choix plus oniriques sur un plan visuel — à l’image de la scène sur le toit avec Shadow et la troisième sœur Zorya — accentuent les éléments fantasy du récit. C’est ingénieux pour nous maintenir à la frontière entre le rêve et la réalité.

On se retrouve aussi avec du slow-motion qui ne sert aucunement l’histoire. Certaines scènes se transforment en tableau par pur plaisir créatif et entrainent des cassures qui font sortir de l’épisode au lieu d’immerger encore plus dedans. Cela s’annonce comme un problème récurrent de la série, où le style prend le dessus sur la substance.

American Gods fait néanmoins preuve d’un certain dynamisme. Les deux précédents épisodes ont établi comment Wednesday charmait son entourage pour parvenir à ses fins. Le voir mener un cambriolage au sein de cet épisode crée une forme d’excitation et d’amusement bienvenu qui brise le rythme narratif et participe à mieux appréhender le personnage.

Certes, on peut rester dubitatif quant à la possibilité qu’une telle arnaque (celle-ci est tirée du livre). C’est finalement la mise en application directe du concept de l’épisode. Il suffit d’y croire et cela se réalise.

Ce troisième épisode a pour but de commencer à ébranler les convictions de Shadow en lui donnant un rôle plus actif. S’il continue à suivre la mouvance et Wednesday, le personnage sort quelque peu de sa torpeur pour questionner les choix de son patron, s’en amuser, s’en irriter et tout simplement laisser ses émotions remonter plus à la surface. Un Shadow plus agité rend le récit plus accrocheur.

Cela permet de créer une réelle connexion avec le personnage. Après tout, l’histoire se développe volontairement en refusant d’être explicite et il est important de vouloir suivre Shadow dans ce voyage de découvertes.

Avant la diffusion de cet épisode (disponible chez nous sur Amazon Prime Video), Starz a annoncé le renouvellement de la série pour une saison 2.

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