Kit vit avec Alma, Grace et ses deux enfants. À Briarcliff, Sister Jude est maintenant connu sous le nom de Betty Drake. Lana a trouvé sa voie avec son livre, Maniac, mais a dû sacrifier son intégrité pour y arriver.
Après le précédent épisode, il était difficile d’imaginer dans quelle direction Asylum allait nous entrainer. Cependant, on peut toujours compter sur Ryan Murphy pour nous emmener là où l’on ne s’y attend pas. Il y a encore des choses à dire, une histoire à compléter et Continuum le prouve bien.
L’épisode repose ainsi sur un déroulement narratif et un montage des plus habiles. On passe d’un personnage à l’autre avec grande fluidité, jouant de leur connexion pour créer une véritable cohésion. Le temps se dote d’une étrange valeur, à l’image de la lecture de Lana, mais surtout du passage en compagnie de Sister Jude, aussi déroutant que maitrisé.
Tout commence avec Kit, qui vit maintenant avec Alma, Grace et ses deux enfants. Tout cela pourrait fonctionner s’il n’y avait pas cette traumatisante expérience avec les extra-terrestres. Enfin, cela l’a été pour Alma, car Grace le conçoit comme une sorte d’évènement spirituel qui l’obsède à un certain niveau, mais pas de la même façon qu’Alma. La folie s’installe alors progressivement dans l’esprit de cette dernière et vivre aux côtés de Grace ne fait qu’amplifier une détresse émotionnelle que ceux qui l’entourent ne perçoivent pas. Malgré un montage qui tentait de faire croire que ce pauvre Kit avait perdu les pédales, il est évident dès les premiers instants que ce ne sera pas lui.
On retourne donc finalement à Briarcliff à l’aide d’un personnage pour y retrouver Sister Jude, devenue Betty Drake. Les coupures sont là pour accentuer les troubles psychologiques de l’ancienne directrice des lieux, créant une confusion autant pour elle que pour nous. C’est assurément l’un des segments les plus troublants, nous entrainant magistralement dans l’esprit de Sister Jude. Frances Conroy dans la peau d’une patiente est d’ailleurs aussi assez impressionnante et intensifie la détresse de Jude.
Vient ensuite le tour de Lana Winters, en promotion pour son livre et qui doit avant tout faire face aux décisions qu’elle a prises. La journaliste intègre a disparu et a perverti sa propre histoire pour l’argent. Cette partie de l’épisode ne possède certainement pas la force narrative nécessaire pour réellement se distinguer, et tombe quelque peu à plat. Entre le message sur la corruption de l’éthique et cette façon de tout connecté à Briarcliff, les deux ne prennent pas complètement et c’est la présence de Kit qui aide alors ses scènes à avoir un certain poids émotionnel.
Tout cela nous mène finalement à la conclusion en 2012, pour retrouver de nouveau Dylan McDermott. Avec le personnage, il y a une volonté de mettre mal à l’aise qui est un peu trop évidente ; le temps imparti est un peu trop court pour que cela fonctionne totalement, surtout après le segment assez éprouvant que fut celui de Sister Jude.
American Horror Story délivre donc un épisode qui exploite ingénieusement ses procédés narratifs. Tout n’est pas efficace au même niveau, mais l’histoire continue de prendre des tournants inattendus et très bien reliés les uns aux autres.