Aller au contenu
Séries American Horror Story American Horror Story, Saison 1 : La maison meurtrière

American Horror Story, Saison 1 : La maison meurtrière

American Horror Story saison 1 - American Horror Story, Saison 1 : La maison meurtrière

Après avoir été touchés par un drame, Ben, Vivien et leur fille Violet quittent Boston pour Los Angeles, espérant ainsi avoir une seconde chance. Ils emménagent alors dans une magnifique maison à l’histoire horrible dont ils ne prendront pas immédiatement la mesure.

American Horror Story est une création de Ryan Murphy et Brad Falchuk pour la chaine FX. C’est une série d’horreur dont la première saison se divise en 12 épisodes durant lesquels on peut suivre la vie agitée de la famille Harmon dans une maison hantée.

Le pitch ne donne pas vraiment une image honnête de ce qu’est la série, car celle-ci est plutôt difficile à décrire. Atypique est le mot qui se doit d’être associée avec American Horror Story. On peut aussi la qualifier d’étrange, de tordue, pour ne pas dire de malsaine occasionnellement.

Dans la forme, cette première saison est feuilletonnante et suit la famille Harmon qui doit faire face aux expériences traumatisantes que la maison peut mettre sur leur route. Cela dit, ils n’en ont pas vraiment totalement conscience, car Ben et Vivien forment un couple en crise qui tente de surmonter des évènements récents déjà forts perturbants. Ils vivent dans un état second qui justifie en partie le fait qu’ils ne réagissent pas immédiatement à ce qui se produit réellement dans l’environnement dans lequel ils viennent d’emménager.

Malgré ça, il faut reconnaitre qu’ils se voilent beaucoup la face, préférant rationaliser à l’extrême ce qui ne peut pas l’être en premier lieu. C’est un aspect parfois gênant, car on ne peut que se demander pourquoi ils ne partent pas en courant de la maison. Cela dit, les scénaristes vont créer une conjoncture qui permettra de passer outre ceci en délivrant des justifications plausibles, bien qu’occasionnellement presque insuffisantes.

De plus, les twists sont nombreux et si la saison démarre d’une façon immédiatement déstabilisante pour nous, pour les personnages, la folie du lieu s’installera progressivement et indirectement, fournissant des débuts d’excuses pour que les Harmon trouvent un sens à ce qui se passe.

Concrètement, ils ne sont qu’une partie du tableau que l’on nous peint et, contrairement à eux, nous sommes plongés sans tarder dans les multiples histoires tragiques et sanglantes des anciens habitants de la maison. On nous pousse ainsi à craindre le pire et à nous questionner sur ce qui peut encore se produire. Sur ce point, American Horror Story n’est pas en reste, et il y a toujours des révélations dérangeantes ou des explications inattendues qui surviennent pour changer la donne.

L’ensemble se montre assez ambitieux, mais demande parfois un peu trop aux spectateurs, dans le sens où l’on doit juste accepter l’accumulation de morts et aller de l’avant pour voir comment Ben, Vivien et Violet pourront réussir à s’en sortir. Le fait est que pour réellement entrer dans l’histoire, il faut s’attacher aux Harmon, car tous les enjeux reposent sur leur bien-être et celui-ci est constamment mis en péril.

En tout cas, avec sa large panoplie de personnages secondaires – morts ou vivants – instables, American Horror Story recycle autant qu’elle rend hommage au genre horrifique afin de créer un environnement dérangeant et à l’esthétique léchée. Elle ne fait pas vraiment peur, mais il est indéniable qu’elle offre une représentation peu glorieuse de la nature humaine. Sa violence est palpable et régulière au point d’en devenir banale, même si elle ne laisse jamais indifférent.

Au final, cette première saison d’American Horror Story se montre assez difficile à appréhender. Elle est indéniablement originale et inattendue, mais aussi grandement imparfaite. Les scénaristes compensent les inconsistances et les excès gratuits en fournissant en contrepartie des histoires réellement intrigantes et captivantes. C’est clairement son côté non-conventionnel qui la rend fascinante, pour peu que l’on accepte d’entrer dans le jeu dès le départ. Si ce n’est pas le cas, il est indiscutable que l’ensemble peut rapidement ressembler à du grand n’importe quoi, et il est alors préférable de ne pas insister.