Elsa prépare son départ pour Hollywood. Dell découvre avec horreur ce qu’a fait Jimmy pour se payer un avocat. Les sœurs Tattler s’éprennent d’un représentant de commerce.
Il reste trois épisodes à cette saison 4 d’American Horror Story – pour autant que celle-ci parvienne à une forme de conclusion. L’absence de véritables enjeux si proche de la fin a de quoi laisser dubitatif, surtout quand le récit continue à d’étranges tournants. À ce niveau, l’histoire devrait se diriger vers une fin alors que Magical Thinking accueille un nouveau personnage.
Tout le crédit revient alors à Neil Patrick Harris dans la peau du fameux représentant de commerce Chester Creb pour faire une entrée si tardive dans la série, mais diablement maitrisée. L’acteur porte l’épisode sur ses épaules, lui donnant en même temps tout son poids émotionnel. Chaque minute est utilisée pour forger Chester et révéler la complexité et l’humanité et la tragédie du personnage. C’est donc une nouvelle digression dans l’histoire du Freak Show, mais une qui a le mérite au moins d’être élevée au-dessus grâce à l’interprétation de l’acteur.
L’équipe créative de la série n’avait finalement pas tant à dire sur la thématique qui l’occupait, avec la place des freaks dans notre société où les apparences sont parfois trompeuses. La plupart des angles auront été passés en revue et ne nous auront qu’à de rares occasions emmenées dans une réflexion vraiment poussée. Le besoin d’acceptation de Chester trouve ainsi légitimement sa place dans Freak Show, ne venant pas à proprement parler enrichir le sujet, mais sans pour autant paraitre vain. Il s’impose certainement comme le personnage le plus égaré de cette histoire qui continue de mettre en avant les deux visages que chaque membre du freak show possède.
Car Chester est un homme à l’apparence plus que confiant, mais qui cache un trouble grand. Comme on sait bien que derrière son allure, Dandy est un psychopathe. Ou encore que Dell dissimulait sa sexualité derrière sa virilité. Etc. Chaque personnage a deux facettes et ils ne parviennent finalement qu’à s’en sortir en acceptant pleinement qui ils sont. C’est parfois trop tard et cela les conduit à la mort ; l’horreur n’est peut-être pas vraiment présente, mais la violence l’est toujours dans Freak Show.
Aussi bon que puisse être Neil Patrick Harris – associée avec Jamie Brewer, également excellente –, il n’en reste pas moins que cet épisode d’American Horror Story s’inscrit dans une saison qui n’a pas de forme vraiment tangible. Elle est avant tout constituée d’histoires qui fonctionnent indépendamment, au milieu d’un véritable bordel narratif. Les problèmes judiciaires de Jimmy auront offert une nouvelle scène de qualité au jeune homme et à son père, mais l’exploitation est trop mince et la famille Toledo aura définitivement été affaiblie par des égarements scénaristiques peu probants. Ils ne sont pas les seuls qui auront été touchés par ce phénomène et la gestion des personnages sur l’ensemble de la saison est particulièrement discutable.
American Horror Story : Freak Show approche maintenant d’une conclusion qu’il est difficile de véritablement voir émerger. Il y a des storylines à boucler, ce qui devrait nous apporter encore quelques morts, mais l’intérêt pour ces dernières est au final limité.