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Séries American Horror Story : Roanoke – Disparue (6.03)

American Horror Story : Roanoke – Disparue (6.03)

american horror story roanoke episode 3 - American Horror Story : Roanoke – Disparue (6.03)

Quoi qu’il arrive, on peut toujours compter sur American Horror Story pour revenir à une forme horrifique se reposant plus sur l’imagerie que sur les éléments psychologiques. Roanoke tente pour le moment de maintenir un équilibre entre les deux, mais on peut tout de même s’arrêter sur le fait que la cruauté envers les animaux (les porcs spécifiquement) occupe une place particulière au sein de cette saison.

Après un second épisode qui ne nous révélait pas grand-chose, le troisième nous fournit des explications sur le rôle de Kathy Bates et de la communauté de Roanoke dans le récit. La disparition de la fille de Lee sert donc de moteur, poussant les personnages à l’action pour les entrainer dans des situations étranges.

Le concept de ce American Horror Story : Roanoke pousse l’équipe créative à ne pas s’égarer, devant être focalisé sur la famille Miller tout en guettant la moindre occasion pour élargir cet univers. Reste que le choix du docudrama cultive – volontairement ou non – une ambiance légèrement claustrophobique. Le phénomène est un peu particulier, car les lieux sont vastes, quand on n’est pas au milieu de la forêt, mais les contacts extérieurs se révèlent plus que limités. Tout est fait pour éviter les contacts avec les forces de l’ordre, jusqu’à Lee nous signifiant que quelque chose de louche doit se tramer pour que l’on accepte un certain manque d’action de leur part. Ils interviennent par intermittence, malgré le fait qu’un meurtre au sein de cet épisode devrait les pousser à plus. Une partie de l’action se déroulant la nuit amplifie le phénomène au même titre qu’une forêt où l’on se balade sans repère (tout se ressemble au final).

Le but évident est de faire qu’ils ne s’immiscent pas trop dans la vie des Miller pour que les révélations puissent arriver quand il le faut, au même titre que le terrain soit libre pour nous introduire Cricket, le médium incarné par Leslie Jordan.

Cette intervention permet de modifier la dynamique en place et sert à finalement nous apporter des éclaircissements sur la communauté de Roanoke. Cela était nécessaire pour mieux appréhender le danger que doit affronter Shelby, Matt et Lee.

Les scénaristes d’American Horror Story comptent par contre possiblement sur notre mémoire d’éléphant – ou notre dévotion à la série – pour que l’on adhère pleinement aux éléments fantomatiques de la saison. L’aspect anthologique n’est pas respecté par Murphy et son équipe qui aiment donc depuis quelques temps connecter ses saisons. Le retour aux sources de Roanoke passe apparemment par un lien avec la Murder House menant à différentes spéculations pour les spectateurs les plus investis. Tout cela pour dire qu’il semblerait que les règles de la saison 1 seraient celles de cette sixième en ce qui concerne les fantômes (qui peuvent être vus par les vivants que par ceux qu’ils le veulent).

Il est pour le moment difficile de mesurer si oui ou non ce « retour aux sources » — qui se retranscrit également par quelques éléments horrifiques de nature similaire – va vraiment servir Roanoke qui commence au sein de ce troisième épisode à prendre forme.

L’élément le plus intéressant se révèle être que le quatrième mur du documentaire est brisé, nous montrant finalement les coulisses pendant un très court temps. Cela laisse entrevoir la possibilité que l’histoire puisse prendre un tournant et offrir aux « vrais » Lee, Shelby et Matt un rôle plus actif dans la suite.

Ce troisième épisode d’American Horror Story : Roanoke n’est donc pas avare en évènements et explications, faisant ainsi avancer le récit dans une direction plus précise. Il y a néanmoins de quoi rester encore dubitatif, l’approche du docudrama ne permettant pas vraiment à ce niveau à la saison de se distinguer en terme narratif , le tout se construisant progressivement pour mieux user des ficelles propres à la série.