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Séries And Then There Were None : L’invitation mortellement captivante d’Agatha Christie

And Then There Were None : L’invitation mortellement captivante d’Agatha Christie

And Then There were none - And Then There Were None : L'invitation mortellement captivante d'Agatha Christie

Précédemment publié en décembre 2016, cet article est remis en avant à l’occasion de la diffusion de la série sous le titre Agatha Christie : Dix petits nègres sur HD1 ce mardi 17 octobre 2017 à partir de 21h00.

Quand la BBC a remis la main sur les droits d’une partie des œuvres d’Agatha Christie, il ne fallut pas longtemps pour que plusieurs adaptations soient mises en chantier. Celle de And Then There Were None – ou Les Dix Petits Nègres en Français – était indiscutablement la plus attendue. Non seulement ce roman est le plus célèbre de la Reine du Crime, mais BBC One (qui avait déjà fait une adaptation en 1949) a réuni un casting de visages bien connus qui rendait le projet d’autant plus attrayant.

Composée de 3 épisodes, la mini-série qui est écrite par Sarah Phelps rassemble donc sur une île une dizaine de personnes qui paraissent n’avoir rien en commun les unes avec les autres. Il ne leur faut cependant pas longtemps avant de découvrir qu’ils sont tous accusés d’être des meurtriers. Un seul admet que cela est bien la vérité, mais cela ne changera rien à ce qui va suivre : un par un, ils se font tuer d’une façon qui rappelle inexorablement les dix couplets d’une comptine.

La promesse d’And Then There Were None est donc de nous livrer un carnage, mais cela se fait avec de la classe et d’une manière qui permet d’explorer la psyché des victimes en devenir. Une simple histoire de vengeance n’aurait pas suffi et ce n’est pas pour rien que ce roman est le plus populaire de toute l’œuvre d’Agatha Christie, car il offre un puzzle aux contours flous qui se précisent progressivement dans le sang.

Sarah Phelps voulait d’ailleurs retranscrire la noirceur du récit original et put compter sur la réalisation de Craig Viveiros pour poser l’ambiance adéquate. L’éclairage à la bougie renforce le sentiment d’isolation qui rend toujours plus claustrophobe au fur et à mesure que les morts tombent. La paranoïa germe facilement et les doutes passent d’un invité à l’autre jusqu’à ce que son corps soit à son tour retrouvé.

La photographie léchée et le magnifique décor font beaucoup, mais pas autant que le casting – Maeve Dermody, Burn Gorman, Anna Maxwell Martin, Sam Neill, Miranda Richardson, Toby Stephens, Aidan Turner, Charles Dance, Noah Taylor et Douglas Booth – qui donne vie à ces personnages qui sont littéralement hantés par les morts avant de les rejoindre les uns après les autres.

Si les premières victimes sont surtout là pour nous accompagner dans la mise en place du mystère, ceux qui leur survivent ne font pas qu’attendre leur tour. On apprend à les connaitre et, plus longtemps ils restent en vie, plus complexes ils apparaissent. Ils tiennent alors à contrecœur leur rôle dans le tortueux jeu mortel dans lequel ils sont pris, faisant face à un bourreau invisible qui les a condamnés sans réserve.

And Then There Were None adapte malgré tout une histoire bien connue. Son intérêt n’était donc pas ici de surprendre avec la résolution de son mystère qui est de toute façon familière, mais bien de donner au récit un poids dramatique qui permette à tout le concept d’être aussi efficacement exploité que possible. C’est exactement ce que cette mini-série nous propose et c’est ce qui la rend captivante d’un bout à l’autre. L’ensemble se révèle ainsi être une réussite autant du point de vue technique que dans l’exécution, ce qui donne un divertissement macabre de premier ordre.