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Séries La saison 2 d’Angel étoffe son univers et trouve le bon ton

La saison 2 d’Angel étoffe son univers et trouve le bon ton

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Angel Saison 2 - La saison 2 d’Angel étoffe son univers et trouve le bon ton

La première saison d’Angel posait des bases solides pour la caractérisation des personnages, mais restait largement perfectible quant à sa mythologie. La série s’adresse alors à ce problème dans une seconde saison plus engageante, fourmillante d’idées déterminantes pour son univers.

Ainsi, de nouveaux soldats entrent dans la bataille entre le Bien et le Mal qui agite Los Angeles. Il faut étoffer les deux camps qui s’opposent pour leur donner plus de poids et cette saison accompagnera cela en construisant un arc au long cours, montrant des ambitions scénaristiques plus subtiles et réfléchies.

Les premiers épisodes prennent alors le temps de réintroduire les dynamiques fonctionnant en saison 1 en nous introduisant Gunn (J. August Richards), un chasseur de vampire. Il combat avec son gang dans les rues de Los Angeles et ne tarde pas à rejoindre l’agence d’Angel, poussé par sa volonté d’éradiquer le Mal. Son arrivée apporte un nouveau point de vue bienvenu dans ce combat contre les forces démoniaques. Il ne s’agit plus d’Angel (David Boreanaz) qui opère de sa tour d’ivoire, mais de la rue, là où le danger est constant, multiple et invisible. De fait, Gunn ne fera pas immédiatement confiance au vampire, développant avec lui une alliance de nécessité et non pas une amitié. Celle-ci se construira cependant tout au long de la saison.

Si Gunn intègre peu à peu l’équipe, le gentil démon Lorne (Andy Hallett) le fait également. Ces ajouts finissent d’établir des associations qui fonctionnent de mieux en mieux, donnant à Angel des alliés de taille pour les batailles à venir, mais aussi pour mener une vie à peu près normale. Enfin, l’installation à l’hôtel Hyperion leur donne une maison à défendre, matérialisant du même coup ce qu’ils ont à perdre dans leur lutte contre Wolfram & Hart.

La firme qui n’était qu’un ennemi récurrent lors de la première saison se fait plus menaçante dans la seconde fournée. Les scénaristes d’Angel semblent avoir compris qu’il leur fallait un adversaire de poids pour créer des enjeux suffisamment intéressants et solides. En faisant revenir Darla (Julie Benz), l’ancienne compagne vampirique d’Angel, le cabinet d’avocats devient le maître de marionnettes qui manipulera le destin du vampire pendant toute la saison. A l’image de ce qu’a fait Joss Whedon sur Buffy, la saison 2 a donc son Big Bad en la personne de Darla, ce qui apporte la ligne conductrice qui manquait précédemment.

Introduire un tel ennemi permet d’explorer le passé d’Angel aux travers de flashbacks qui mettent en parallèle les choix du passé face aux actions du présent. Les dilemmes qui agitent le vampire sonnent plus légitimes et quand son côté sombre et solitaire ressort avec son éloignement de ses amis, cela apparaît aussi logique que tragique.

Même si la mythologie se bâtit essentiellement sur Angel et sa lutte contre Darla, cette seconde saison n’en oublie pas pour autant Cordelia et Wesley. S’ils subissent, dans un premier temps, les sautes d’humeur de leur ami et patron, la seconde partie de saison les verra agir loin d’Angel et prendre les commandes de leur propre agence. Ils ont trouvé leur voie et n’hésitent plus à s’opposer aux décisions autoritaires de leur boss, surtout lorsqu’ils pensent qu’il fait une erreur en refusant de tuer Darla.

La fin de saison se focalisera ainsi sur la reconstruction de l’amitié entre les personnages grâce à un arc narratif détaché, mais néanmoins important. Cordelia a été aspirée dans la dimension natale de Lorne et ses amis viennent à son secours alors qu’elle est prise pour une déesse. Cette aventure permettra de resserrer les liens quelque peu écorchés pendant la saison, mais nous offre aussi l’arrivée de Fred (Amy Acker). Prisonnière depuis 5 ans dans cette dimension et devenue un peu folle, elle reviendra à Los Angeles avec l’équipe, qui apprendra alors la mort de Buffy.

Finalement, Angel trouve enfin le rythme de croisière qu’elle maintiendra pendant un certain temps. En délivrant un divertissement plus subtil qu’à ses débuts et en emmenant ses personnages vers une noirceur naissante qui ne s’arrêtera pas là, la série obtient ici le matériel adéquat pour consolider le récit d’un combat contre le Mal qui est loin d’être terminé.

Naturellement, l’intégrale d’Angel est disponible en DVD.