Il y a deux ou trois ans, il semble que, selon certains journalistes américains, nous vivions un nouvel âge d’or des sitcoms. Aujourd’hui, le vent a tourné et les premiers articles sur la mort de la comédie sur le petit écran ont commencé à fleurir ici ou là. La vérité est qu’il n’y a pas eu de nouvel âge d’or, juste une excellente saison. Ensuite, les comédies réussies existent encore bel et bien, elles sont justes plus difficiles à découvrir. Globalement, elles sont de moins en moins présentes sur les gros networks – et la fin de Parks & Recreation va empirer la situation.
Pour suivre de bonnes comédies américaines, il faut se tourner vers le câble et les services de streaming. Comedy Central est un bon endroit pour trouver son bonheur, mais je dis ça parce que cet article est là pour vanter les mérites de Broad City. Néanmoins, la chaine propose également l’étonnante Review, ou encore la vieillissante, mais toujours sympathique, Workaholics. On en reparlera plus tard, je pense.
Pour le moment, tournons nous vers la discrète Broad City qui mériterait de faire plus de bruit à l’approche du lancement de sa seconde saison. Pour faire simple, c’est une stoner comedy. Pour faire plus long, c’est la vie de deux amies dans la vingtaine, Ilana Wexler (Ilana Glazer) et Abbi Abrams (Abbi Jacobson), qui vivent à New York. Elles naviguent dans leur quotidien contre vents et marées avec peu de revenus, mais de la bonne humeur et une certaine dose de drogues.
Il serait probablement survendre le show que de tenter de le présenter comme une exposition des challenges que doivent surmonter deux jeunes femmes modernes à New York, puisque c’est avant toute chose une histoire d’amitié. Si les deux actrices/scénaristes avaient l’ambition d’offrir avec leur série un commentaire vraiment plus engagé, cela ne siérait pas nécessairement avec le ton qu’elle emploie la majorité du temps et qui tend à caractériser le fait qu’Abbi et Ilana sont un peu déconnectées avec la réalité. Certaines lignes de dialogues montrent tout de même régulièrement la volonté d’évoquer des sujets sensibles actuels, mais surtout au second degré.
L’ensemble est en tout cas léger avec un penchant pour le ridicule et l’improbable. Il y a également beaucoup d’imagination dans les dix épisodes de la première saison. Cela se traduit bien souvent avec des situations totalement banales qui prennent une tournure assez excentrique – ce qui est fortement aidé par des protagonistes secondaires plus que colorés.
L’humour est parfois gras, car la finesse n’est pas la marque de fabrique d’une stoner comedy, mais certains gags sont étonnement élaborés, profitant du fait que l’écriture donne régulièrement l’impression qu’Abbi et Ilana sont les plus normales dans une situation qui ne l’est pas – alors que ce n’est clairement pas le cas. L’effet fonctionne en grande partie grâce à leur indiscutable amitié qui s’impose naturellement comme étant le carburant premier du show. Les deux jeunes femmes vivent ainsi quelque peu dans leur bulle et, pour y rester confortablement installées, elles se retrouvent inconsciemment à défier bon nombre de conventions sociales – et elles nous invitent en plus à faire le voyage avec elles.
Si on devait de nouveau faire simple, on pourrait juste dire que Broad City est hilarante et, bonne nouvelle, elle revient donc dès le 14 janvier sur Comedy Central pour 10 nouveaux épisodes.
http://youtu.be/NhvBC-Ml01E