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Séries Atypical ou les histoires d’une famille américaine

Atypical ou les histoires d’une famille américaine

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atypical serie - Atypical ou les histoires d’une famille américaine

Cet article revient sur les deux premières saisons de la série Atypical et contient des spoilers. Lisez à vos risques et périls !

Parfois, on n’a pas envie de regarder une série dite « prestigieuses », on a besoin d’une production relaxante tournée vers les bons sentiments. Le plus souvent, ces séries sont parfaites pour passer un bon week-end, surtout lorsque le froid nous donne juste envie de rester sous la couette. Nous venant de Netflix, Atypical appartient à ce genre de séries où l’on peut enchainer rapidement les épisodes et en ressortir réconforter par le visionnage.

Tout d’abord, de quoi nous parle Atypical ? Cette création de Robia Rashid nous raconte les aventures de Sam (Keir Gilchrist), lycéen atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Lors de sa dernière année de lycée, alors en thérapie, il annonce à sa famille qu’il souhaite avoir une petite amie. La série consiste en un récit sur l’adolescence et le passage à l’âge adulte qui fait la part belle aux sentiments. Il en découle une jolie analyse de la famille américaine, avec les parents de Sam et sa sœur Casey qui commettent eux aussi des erreurs et doivent s’adapter. Le tout agrémenté d’une bande-son efficace, avec beaucoup de morceaux connus.

Bien que sympathique, la première saison d’Atypical et ses huit épisodes ne m’ont cependant pas laissé un souvenir impérissable avant tout car l’équipe créative ne faisait qu’effleurer son sujet. Les scénaristes semblaient paralysés par l’idée de suivre scrupuleusement un cahier des charges sur comment représenter une facette de l’autisme, ce qui a freiné les progressions de ses personnages. Par-dessus venait s’ajouter la liaison très peu intéressante d’Elsa (Jennifer Jason Leigh), la mère de Sam, avec un barman, et Zahid (Nik Dodani), le meilleur ami de Sam absolument insupportable.

La série avait donc quelques obstacles à franchir pour se démarquer. Elle possédait néanmoins quelques passages  encourageants, avec entre autres Casey (Brigette Lundy-Paine) qui se révéla très vite comme le personnage plus intéressant de la série jusqu’à rendre meilleurs les autres quand ils sont à ses côtés.

La seconde saison d’Atypical élève alors le niveau de la série en corrigeant ses défauts et en élargissant son point de vue pour offrir plus de temps aux personnages gravitant autour de Sam. Si le jeune homme reste naturellement le point central de l’histoire, son père, sa mère, sa sœur et même ses amis sont plus présents, aidant ainsi à mieux cerner la vie de chacun.

Les évènements ayant pris place en première saison ont naturellement des conséquences, avec la vision idéaliste de la famille américaine brisée suite à la découverte de la liaison d’Elsa. Les dynamiques évoluent sans jamais être trop clichées. Sam continue à faire son petit bonhomme de chemin, avec l’aide d’un Zahid transfiguré, drôle et touchant de bout en bout, mais aussi grâce à Paige (Jenna Boyd), amie de Sam. L’adolescente entretient d’ailleurs avec ce dernier une sorte de will they/won’t they assez drôle qui aboutit à une belle touche d’émotion à la fin de la seconde saison.

Dans cet ensemble, la progression de Casey reste peut-être la plus intéressante. De sa relation avec son frère qui prend beaucoup de place malgré lui aux rapports compliqués qu’elle entretient avec sa mère en passant par son intégration dans une école privée avec une bourse d’athlétisme, toutes ces situations aident à mieux définir Casey et la laisser s’exprimer. Si son parcours n’est pas dénué de stéréotypes (comme le développement de son histoire avec Izzie (Fivel Stewart), rencontrée dans sa nouvelle école), l’émotion finit toujours par prendre le dessus.

Au final, Atypical a su évoluer pour mieux dessiner la famille de Sam au coeur de l’histoire et les motivations de chaque membre. En s’éloignant naturellement de Sam pour laisser plus de place à ceux qui l’entourent, l’équipe créative a pu affirmer l’identité de la série où se confondent moments durs, d’entraides, de découverte de soi et d’autrui. En bout de route, Atypical existe sur son petit îlot de douceur et son visionnage donne le sourire et pousse naturellement à être impatient de découvrir la saison 3.

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