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New Worlds, une suite sans saveur

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En 2008, Channel 4 proposait la mini-série en 4 épisodes The Devil’s Whore. À travers l’histoire de la fictionnelle Angelica Fanshawe (Andrea Riseborough), les scénaristes Peter Flannery et Martine Brant exploraient la première révolution anglaise qui mènera à la mort de Charler Ier, à l’abolition de la monarchie et à l’instauration du Commonwealth. Bien qu’imparfaite, cette dernière possédait une esthétique travaillée et une distribution de qualité. Aux côtés de Riseborough, on retrouvait John Simm, Michael Fassbender, Dominic West ou encore Maxine Peake. En mettant l’accent sur la partie émotionnelle, la série, qui nous plongeait dans une période troublée, tirait le meilleur de son casting pour mieux donner vie aux évènements.

Six ans plus tard, Flannery et Brant ont finalement réussi à donner le jour à une sorte de suite à The Devil’s Whore : New Worlds. Cette fois-ci, l’histoire se déroule dans les années 1680, soit deux décennies après la restauration de la monarchie. On retrouve ainsi Angelica, cette fois-ci interprété par Eve Best (Nurse Jackie) qui s’est marié et a élevé sa fille Beth (Freya Mavor – Skins) isolée et en sécurité des conflits extérieurs. Jamie Dornan, Joe Dempsie et Alice Englert font aussi partie du casting.

New Worlds nous entraine des deux côtés de l’Atlantique, à travers deux couples animés par une forme d’idéalisme et qui se retrouvent ainsi à offrir un regard sur des situations complexes. En Angleterre, Charles II ramène le pays vers une autocratie, détruisant ainsi ce qui a été construit par Cromwell. Au Massachusetts, les héritiers des pères pèlerins n’arrivent pas à échapper au joug du roi d’Angleterre et doivent aussi lutter contre les indigènes.

Après deux épisodes (sur 4), le premier constat que l’on peut faire n’est pas très enthousiasmant. Le contexte est riche et compliqué et l’immersion n’est pas forcément facilité par le fait que New Worlds est d’une certaine façon attaché à The Devil’s Whore. Si Angelica est le seul personnage que l’on retrouve au cœur de cette nouvelle période trouble, cela crée une connexion. Les scénaristes l’entretiennent avec sa fille qui va à son tour décider de se battre, à l’image de son père Edward Sixby. Ces liens donnent inévitablement jour à un parallèle qui joue en défaveur de New Worlds.

Eve Best nous offre une Angelica bien différente de celle campée par Andrea Riseborough, ce qui a de quoi amplifier le sentiment de confusion déjà bien présent au cœur du scénario. New Worlds tente de reproduire le véritable vent passionnel et révolutionnaire qui soufflait dans la première mini-série sans y parvenir. Pas de doute que les deux romances au cœur de la série sont censées y participer, mais leur construction est tellement bâclée qu’il est difficile de vraiment se prendre dedans. La série souffre alors plus qu’autre chose de sa connexion avec The Devil’s Whore et elle n’en avait qui plus est pas vraiment besoin pour exister.

Sans ce lien, New Worlds reste une œuvre qui se révèle brouillonne. Elle a choisi de tourner ses projecteurs vers des personnages animés par une forme d’idéalisme qui semblent faire face à des gens vils. Chacun est prompt à délivrer son point de vue, mais sans que cela ne vienne véritablement aider à mieux cerner la complexité de ce qui se passait. On se retrouve vite à faire face à des situations qui paraissent trop forcées ou théâtrales pour ressortir réalistes.

New Worlds se révèle alors être une suite plus qu’insatisfaisante à The Devil’s Whore, mais aussi une série trop bancale qui ne parvient pas du tout à rendre vraiment intéressants les évènements et les personnages qu’elle met en scène.