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Séries Berlin Station : L’espionnage à l’épreuve de l’actualité

Berlin Station : L’espionnage à l’épreuve de l’actualité

Berlin Station Saison 1 - Berlin Station : L’espionnage à l’épreuve de l’actualité

On pourrait facilement dégager deux grandes catégories au sein du genre de l’espionnage. D’un côté, les récits bourrés d’actions où les agents sont sur le terrain obligés d’agir dans l’urgence afin de stopper toutes les menaces. De l’autre, des intrigues cérébrales où les relations entre chaque personnage sont perpétuellement remises en doute.

Berlin Station peut alors se définir comme une série hybride. On pourrait même dire que la création d’Olen Steinhauer se rapproche du style initié par la saga Jason Bourne en oscillant entre des scènes d’actions et les tiraillements personnels.

La première production de la chaîne américaine EPIX déploie des intrigues en prise avec l’actualité. En effet, en plus d’apporter la figure du lanceur d’alerte, la série s’attarde également sur la radicalisation islamique à travers l’organisation terroriste DAESH. En parallèle, les scénaristes inséminent au fur et à mesure des dilemmes plus personnels qui vont avoir des répercussions sur l’ensemble des intrigues.

Tout débute lorsqu’un lanceur d’alerte du nom de Thomas Shaw donne des informations à la presse allemande sur les activités top secrètes d’une agence détachée de la CIA à Berlin. Daniel Miller (Richard Armitage), analyste, est transféré au bureau de Berlin afin de remettre de l’ordre dans cette fuite embarrassante.

Miller retourne dans une ville qu’il connaît (il a vécu dans la capitale plus jeune) le confrontant à son passé et lui permettant de renouer des liens avec sa sœur. Il doit s’adapter aux différents membres de l’agence, Steven Frost (Richard Jenkins), le directeur ancré dans l’espionnage à l’ancienne, son second Robert Kirsch (Leland Orser), mais aussi l’ambitieuse Valerie Edwards (Michelle Forbes) bien décidée a s’imposer dans ce milieu masculin.

Derrière l’apparente union de cette équipe, Berlin Station insiste sur l’isolement de chaque agent. Parce que la notion de confiance n’a pas sa place dans le métier qu’ils exercent, les personnages se trouvent en perpétuel doute quant aux relations qu’ils entretiennent qu’elles soient amicales, sexuelles ou sentimentales.

Si Daniel Miller semble s’accommoder de sa solitude, son ancien ami Hector DeJean (Rhys Ifans) sombre peu à peu dans une déviance du système auquel il appartient. Dès lors, c’est la notion de « cause juste » qui est questionnée par le personnage qui assimile son métier qu’une accumulation de mensonge. Daniel est alors confronté à ses propres certitudes, lui, ne semble pas remettre en cause les tâches qui lui sont confiées, ne voyant comme finalité que la protection d’un pays auquel il est attaché.

Pour autant, il faut s’armer de patience quand on commence Berlin Station, car la série se doit de prendre le temps d’installer ses personnages et de nous esquisser progressivement leurs relations et les dilemmes qui les traversent. Ce n’est finalement que dans la seconde partie de la saison que la création de Steinhauer trouve son rythme et nous permet de rentrer pleinement dans la série.

Ainsi, la véritable force de Berlin Station ne réside pas réellement dans ses thématiques, mais bel et bien dans les relations entre les personnages. On peut cependant regretter que la représentation de Berlin se limite à des aspects quelque peu stéréotypés, espérons que la saison 2 commandée par EPIX corrigera cela.


La saison 1 de Berlin Station est diffusée chaque dimanche dès 20h55, à partir du 15 avril sur la chaine 13e Rue. Une saison 2 a déjà été diffusée et la série a été renouvelée pour une saison 3.