Sarah, photographe et mère de famille dévouée, fait la rencontre de Jack à l’occasion d’un vernissage. Le coup de foudre est immédiat et bien qu’engagés dans des relations stables, il ne leur faut que peu de temps avant de consommer le fruit défendu. Cependant, quand le mari de Sarah et son amant doivent s’opposer face à la justice dans une affaire de meurtre impliquant l’une des plus puissantes familles de la région, cette romance prend une tournure bien amère.
Remake de la série néerlandaise Overspel, Betrayal est le nouveau drama créé par David Zabel (Detreoit 1-8-7, Urgences) pour la chaîne américaine ABC. Il nous propose de plonger dans un univers où les trahisons et les mensonges sont monnaie courante et où l’héroïne pourrait bien être la victime de sa propre naïveté.
Dès les premières minutes, le pilote de Betrayal n’est pas sans rappeler Revenge, autre série ABC, puisque l’épisode s’ouvre sur la situation dramatique d’un des personnages principaux avant que nous soyons propulsés six mois avant l’incident. De par ce choix créatif, il est clair que les scénaristes cherchent à pousser la sympathie du spectateur vers ce personnage, future victime de son destin. Malheureusement, il faudra probablement attendre plusieurs épisodes avant que ce sentiment ne fleurisse tant ce premier épisode prend le temps d’osciller entre les multiples protagonistes pour nous les introduire et commencer à tisser la toile des différents drames à venir.
Ainsi nous est présentée une série de personnages liés les uns avec les autres sans qu’eux même n’en aient conscience. Sarah, seul personnage féminin important ici, s’impose comme celle autour de qui l’intrigue va s’agencer. Pourtant, elle a du mal à gagner en profondeur, face par exemple à son pendant masculin, Jack. Ce dernier, à travers ses interactions avec son entourage, nous permet de mieux comprendre ce qui se trame dans l’ombre et révèle l’aspect plus complexe du show. Même s’il sera sans conteste l’un des personnages clés du récit il aurait probablement été plus judicieux de suivre son parcours et non celui de la jeune femme qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Et cela, sans parler de sa vie de famille qui tombe dans presque tous les clichés dans le but de faire comprendre que son infidélité n’est pas amorale, mais poussée par un malaise profond.
Du coup, ce pilote ne nous présente rien de très novateur dans le domaine. C’est un univers bien connu du public et l’histoire a du mal à ajouter ce qu’il faut pour que l’intérêt persiste jusqu’à la fin de l’épisode. Il faudra néanmoins saluer la prestation des différents acteurs qui est loin d’être mauvaise et qui permet d’humaniser les personnages qu’ils jouent. Les fans d’American Horror Story retrouveront ainsi un James Cromwell au meilleur de sa forme et dans un rôle qui colle parfaitement à sa stature. Une mention spéciale également à Henry Thomas, qui en ressort comme le personnage le plus attachant du lot.
Pour autant, Betrayal n’est pas sans intérêt. Si on s’attarde sur le succès de la série Overspel, il est fort possible que les prochains épisodes viennent étoffer les relations entre les protagonistes et complexifier une intrigue plus proche du thriller que du Drama. Après tout, la lenteur de ce pilote laisse présager un show qui ne peut délivrer son véritable potentiel que sur le long terme. La montée en puissance devrait se faire crescendo à l’approche justement de cet événement dramatique déjà vu au début de l’épisode.
En somme, Betrayal nous offre ici une introduction plutôt bancale quant au contenu proposé. En privilégiant la clarté des différents enjeux à l’exposition de l’intrigue, les scénaristes ont fait un choix qui pourrait rebuter les moins patients. Il va donc falloir que Sarah fasse rapidement ses preuves si elle veut fidéliser son public.