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Séries Better Call Saul Better Call Saul : Les origines de Jimmy McGill (Pilote)

Better Call Saul : Les origines de Jimmy McGill (Pilote)

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Better Call Saul Pilote - Better Call Saul : Les origines de Jimmy McGill (Pilote)

Misérable dans sa nouvelle existence dans le Nebraska, Saul rêve de jours meilleurs. Des années plus tôt, alors qu’il se nommait Jimmy McGill, il tentait de se faire une carrière en tant qu’avocat de la défense à Albuquerque, mais rien ne fonctionnait vraiment pour lui.

Quand Saul Goodman fit son apparition dans Breaking Bad, il était une bonne blague, le type d’excentricités que la série nous offrait afin de rendre son univers plus coloré et étrangement plus authentique. Saul n’était en effet pas que là pour faire rire, il était le genre d’avocats pourris, mais attachants, qui avait sa place dans le monde qui donna naissance à Walter White.

Avec Better Call Saul, il est donc question de transformer ce joueur secondaire en un personnage de premier plan. C’est une approche risquée, puisque ce qui est efficace le temps de quelques scènes ici et là pour faire avancer une histoire bien plus grande n’est pas forcément suffisant pour vivre indépendamment.

Cela dit, on peut compter sur Vince Gilligan et Peter Gould pour trouver un moyen de faire quelque chose de Saul. C’est ainsi qu’il nous ramène en 2002, alors qu’il était cet avocat à la dérive qui tentait de se bâtir un semblant de carrière tout en aidant son frère à succès incapable d’exercer son travail.

C’est un tableau assez désolant, pour ne pas dire pathétique, que ce premier épisode de Better Call Saul nous peint dans un premier temps. En fait, il faut attendre que Jimmy – puisque c’est comme ça qu’il se nommait à l’époque – encaisse quelques mauvais coups pour que l’on puisse commencer à entr’apercevoir celui qui deviendra Saul. Gilligan et Gould jouent d’ailleurs pleinement avec cela, étirant les scènes de façon à laisser Bob Odenkirk monter en puissance pour mieux le couper dans son élan avant qu’il ne nous livre le meilleur Saul qu’il a en lui.

Concrètement, cette série est là pour nous mener jusqu’au jour où Badger (Matt Jones) aura besoin d’être sorti d’affaire et que Walt et Jesse prendront contact avec lui. Il est donc question de voir la transformation de Jimmy en Saul. Si le changement de nom est certainement symbolique, ce pilote laisse comprendre qu’il est en lui-même un enjeu.

Comme toutes les histoires d’origines, Better Call Saul est clairement plus au sujet du parcours que de la destination. Dans ce sens, la dernière image de ce premier épisode nous montre que les scénaristes ont des idées précises en tête sur ce qu’ils veulent raconter et la manière de lier tout cela à Breaking Bad. D’ailleurs, entre la première apparition de Mike et quelques autres références, on peut dire qu’il sera certainement plus aisé d’apprécier ce que le spin-off va offrir si on sait bien d’où il vient. Cela pourrait être handicapant pour les nouveaux spectateurs qui risquent de passer à côté de sous-entendus qui apportent une réelle dimension à certaines scènes.

Dans ce sens, ce premier épisode souffre presque d’être trop abouti sur un plan narratif pour une série qui débute. Certains mécanismes entament le travail d’exposition qui, en dépit d’un casting solide, se montre par moment rébarbatif. Il est indéniable que Bob Odenkirk a les épaules pour porter le show, mais cela ne semble pas encore être véritablement son histoire à l’heure actuelle. La touche Breaking Bad est ainsi bien trop visible par moment – la réalisation de Vince Gilligan aidant beaucoup à renforcer cela – et gagnerait à s’estomper pour que Better Call Saul parvienne à affirmer sa propre voix afin de ne pas être qu’une compagne de route accessoire.

Jimmy McGill a en tout cas beaucoup de choses qui jouent en sa faveur et parait capable de délivrer en grande partie ce qu’on peut attendre de lui sans trop forcer. Ce premier épisode souffre de quelques longueurs au départ, mais trouve un rythme de croisière dans sa seconde moitié qui est plus qu’encourageant, en particulier au vu de son cliffhanger.

On revient sur celui-ci dès demain donc.