Alors que Jimmy trouve ses marques dans son nouveau travail à Santa Fé, Mike tombe sur Pryce et se retrouve à gérer son souci de cartes de baseball volées.
Alors que Walter White découvrait une facette inédite de sa personnalité en plongeant dans la criminalité, Jimmy McGill tente d’en contenir une dans sa quête de légitimité. Le problème est que celle-ci n’est pas véritablement ce qui séduit dans Better Call Saul, bien au contraire.
Voir Jimmy être un avocat humble et honnête est presque douloureux et peut même par moment être ennuyeux. Il est bien entendu important de le suivre dans ce voyage pour mieux apprécier ce qui le poussera à abandonner pour embrasser le Slippin’Jimmy qui sommeille en lui. Cela dit, on pouvait espérer que, en s’émancipant de Chuck, l’avocat trouverait un nouveau rythme qui pourrait pimenter son aventure.
Heureusement, Cobbler est un épisode qui offre de l’espace à Mike et ce dernier parviendra à nous délivrer un aperçu de Saul Goodman, même si celui-ci n’était qu’à l’état embryonnaire. Néanmoins, il faut probablement plus créditer Pryce et sa collection de cartes de baseball pour nous avoir emmenés là.
Comme les Betsy et Craig Kettleman en saison 1, Pryce est le type de criminel improbable qui refuse de voir qu’il est complètement dépassé par la situation dans laquelle il se trouve. Cet aveuglement est une opportunité que les scénaristes exploitent à merveille pour nous servir du Mike classique – ce qui mène donc à Jimmy et son imagination débordante.
Pryce, Mike et accessoirement Nacho nous plongent dans le milieu de la criminalité d’Albuquerque qu’on ne peut qu’espérer découvrir plus en détail. C’est là où Breaking Bad faisait apparaitre ses figures les plus excentriques et il est clair que Better Call Saul a le potentiel pour aller plus loin.
Malheureusement, il ne l’exploite donc pas encore. À la place, nous devons gérer le combat intérieur de Jimmy. Celui-ci est loin d’être inintéressant, mais quand Chuck entre en scène, il devient moins pertinent. La relation entre les frères McGill fonctionnait bien en saison 1, mais elle semble avoir donné tout ce qu’elle avait en elle. Revoir Chuck est alors quelque peu décevant et cela empêche Cobbler de décoller assez tôt.
Dans ce sens, le dernier acte de l’épisode est indéniablement le plus efficace, mais il est évident qu’il ne pose pas le ton pour la suite. Il ne fait qu’offrir un aperçu de ce qui sera.
Cette saison 2 de Better Call Saul est visiblement pour le moment à propos de la vérité que Jimmy doit apprendre à reconnaitre et accepter. Il tente à présent d’être ce que Kim veut qu’il soit, après avoir essayé de rendre Chuck fier de lui. L’avocat est sur une route qui l’empêche de s’émanciper. Il désire toujours être cette autre personne qui ne lui ressemble pas et on ne peut que se demander ce qui le poussera à arrêter cela.
En attendant, Cobbler en souffre quelque peu, mais cela aurait pu être plus dérangeant sans le génial Mike et son imbécile de client.