Jimmy propose à Kim une solution pour sortir de la voie de garage dans laquelle elle se trouve à présent, mais elle refuse son aide. À Davis & Main, Jimmy est associé à une jeune avocate devant l’aider à rester dans le droit chemin.
Désormais à la moitié de sa seconde saison, Better Call Saul assume ouvertement sa principale thématique. Il est question de montrer le prix que paient ceux qui se laissent séduire par Jimmy. L’accent est donc porté sur Kim qui veut se sortir de sa mauvaise posture toute seule. Cela lui donne l’opportunité de mieux comprendre comment elle a fait pour se retrouver là.
Cela dit, c’est véritablement Chuck qui prend les devants dans cet épisode qui est intitulé Rebecca – le prénom de sa femme. Tout débute par ailleurs avec un flashback qui montre comment Jimmy charma l’épouse de son frère avec son charisme naturel. Le but de cette introduction en apparence déconnectée du reste devient évident quand Chuck explique à Kim qu’elle n’est pas la première à se laisser séduire par Jimmy, car tout le monde tombe dans le panneau et en paie le prix.
Il est difficile à ce stade de déterminer si Chuck blâme systématiquement son frère à cause du fait qu’il possède quelque chose qui lui échappe totalement ou s’il y a un réel fondement derrière ses mises en garde.
Better Call Saul ne nous montrant pas l’avocat véreux que Breaking Bad nous avait introduit, il est parfois impossible de ne pas chercher à déceler l’instant qui l’a fait totalement basculer du mauvais côté. Comme le dit Chuck, Jimmy veut bien faire. À quel moment a-t-il cédé au cynisme et choisi de pratiquer la loi différemment ?
Chuck et sa façon d’essayer de convaincre tout le monde que Jimmy ne mérite pas qu’on soit de son côté apparait de plus en plus comme étant la cause du mal – pourrait-on dire. Est-ce cette rivalité entre frères qui poussera Kim à laisser tomber ? C’est la question importante de la saison, car il est évident que Jimmy fait des efforts pour elle et qu’il n’a pas de raison de poursuivre autrement.
Rebecca donne ainsi une place limitée Jimmy pour mettre en perspective ce que Kim traverse. Cela nous donne un montage très Breaking Bad sur une reprise de « My Way » – et ce n’est d’ailleurs pas le seul clin d’œil à la série mère que l’on nous offre. Cette façon avec laquelle le spin-off ne cesse de faire des rappels à ses origines est par moment dérangeante, car cela empêche réellement le show de prendre pleinement son envol. Il est accroché aux aventures de Walter White, mais n’embrasse pas non plus cela.
Better Call Saul n’est pourtant pas une série secondaire et ce qu’elle développe ici avec Kim et Chuck continue d’étoffer son univers intelligemment et subtilement. Les scénaristes paraissent malgré tout manquer de confiance en eux et, aussi excellent que puisse être Mike, il est principalement utilisé pour servir de point de repli. Bien que peu encombrante, son intrigue est très Breaking Bad et elle est de moins en moins à sa place dans le spin-off.
C’est un peu regrettable. Cela n’empêche cependant pas Rebecca d’être un bon épisode qui nous présente un plaidoyer anti-Jimmy auquel il serait tentant d’adhérer, mais il est difficile de ne pas voir les choses sous un autre angle, même si on sait où l’avocat atterrira. C’est la qualité de première de Better Call Saul, nous convaincre que Jimmy peut sortir vainqueur de ses problèmes, alors qu’il est destiné à tout perdre.