Jimmy tord une fois de plus les règles pour signer des clients dans l’affaire Sandpiper. Kim l’encourage à rester dans le droit chemin et il décide alors de tourner une publicité. De son côté, Mike a besoin d’argent pour aider sa famille.
Le problème de Better Call Saul n’est pas de connaitre la destination, car nous savons comment toute cette histoire se conclura. C’est donc le voyage qui compte et ce début de saison est un peu confus à ce niveau.
Il est facile de comprendre ce qu’Amarillo doit accomplir dans ce registre. L’épisode met en place des situations qui vont forcer Jimmy et Mike à choisir des routes qui les rapprochent inexorablement de l’endroit où nous devons les trouver.
Le souci est que si cela ressemble à un pas dans la bonne direction dans le cas de Mike, en ce qui concerne Jimmy, il est difficile de ne pas juste voir un détour se former. Au lieu d’embrasser ce qu’il est destiné à devenir, l’avocat essaie de rester honnête.
Bien entendu, Better Call Saul ne s’arrêtera pas tout de suite. Il est alors compréhensible que Jimmy ne transforme pas simplement en Saul du jour au lendemain, en particulier maintenant que l’on connait bien le personnage à ce moment de son existence. Néanmoins, il n’est pas évident de regarder un épisode comme Amarillo et de ne pas avoir l’impression que les scénaristes cherchent à refaire un point qui a déjà bien été établi auparavant afin de jouer avec nos attentes.
Le plus difficile est ainsi de suivre les aventures de Jimmy et de les apprécier pour ce qu’elles sont, car cela demande que l’on passe outre ce que l’on connait du futur. Dans ce sens, il est regrettable que cette saison 2 n’affirme pas clairement des objectifs à court terme pour le personnage afin que l’on puisse se concentrer dessus et non sur ce qui ressemble à des digressions.
Par exemple, nous savons que Jimmy ne restera pas indéfiniment chez Davis & Main, il serait donc pertinent que cet environnement professionnel soit développé de façon à ne pas avoir l’apparence d’un simple détour.
La seule chose qui est réellement tangible dans la vie de Jimmy à ce niveau est sa relation avec Kim. Il devient clair que l’avocate tient l’escroc en laisse. Il veut qu’elle continue à croire en lui, mais ne peut pas s’empêcher de prendre des risques, car il est persuadé que c’est ce qui doit être fait. On peut donc se demander à ce stade jusqu’à quel point Kim soutiendra Jimmy. Combien de mensonges pourra-t-elle encaisser avant de l’abandonner ?
Il est évident que cela est inévitable et que leur séparation jouera un rôle clé dans la destinée de celui qui deviendra Saul Goodman.
Better Call Saul n’est cependant pas qu’au sujet de Jimmy, puisque Mike n’a pas le droit à son propre spin-off. C’est probablement préférable, car être un joueur secondaire lui permet de maintenir son style. Il ne se presse pas et il aurait été regrettable de le voir sacrifier son rythme pour remplir des épisodes. Concrètement, le personnage est excellent, mais si on veut qu’il le reste il doit être utilisé avec parcimonie.
Ainsi, Amarillo le pousse doucement à prendre des décisions que nous savons importantes. Idem avec Jimmy. Les deux hommes ne font que suivre la route qui a été tracée pour eux et les scénaristes jouent avec cela pour nous teaser un futur qui est encore loin. Cela est parfois frustrant et cet épisode en souffre, même si certaines scènes – prises individuellement – sont vraiment excellentes. Il serait temps d’introduire des enjeux ou au moins un peu plus de tension pour éviter à l’ennui de s’installer.