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Last Resort : Ennemis d’état

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Une Last Resort - Last Resort : Ennemis d’état

Aux commandes du sous-marin nucléaire USS Colorado, Marcus Chaplin refuse d’ouvrir le feu sur le Pakistan sans une confirmation en bonne et due forme des ordres. Il devient immédiatement la cible de son propre gouvernement et entraine son équipage sur une île, se déclarant indépendant, en attendant de trouver un moyen de rentrer chez lui.

Créée par Shawn Ryan (The Shield, Chicago Code) pour la chaine ABC, Last Resort est une série qui se compose uniquement de 13 épisodes et qui, malgré son annulation, parvient à boucler toute son intrigue. Un fait qu’il est toujours bon de connaitre avant de se lancer dans le visionnage d’un show dont la mythologie ne cesse de s’étouffer.

L’histoire se centre donc sur l’équipage de l’USS Colorado et sur l’île de Sainte Marina sur laquelle le capitaine Chaplin décida de s’installer. Avec des missiles nucléaires à sa disposition et après avoir démontré qu’il n’hésitera pas à les utiliser si nécessaire, ce militaire respecté doit choisir où se trouvent ses allégeances pour légitimer ses actes alors qu’une guerre mondiale prend forme et qu’il s’impose comme étant un homme à abattre avant qu’il ne devienne un symbole.

Un concept fort qui est introduit avec panache dans un pilote d’une qualité encourageante. Dès le départ, la série parait posséder un réel potentiel, mais il lui faudra 3-4 épisodes pour commencer à montrer ce qu’elle peut accomplir. À partir de là, les scénaristes vont développer diverses intrigues dans le but de justifier la pérennité aussi bien de l’univers du show que de sa conjoncture fragile.

Nous aurons ainsi une bonne rationalisation des implications des actes de Chaplin et beaucoup de discussions sur les idéaux de chacun et sur les notions de devoir et de patriotisme. Des sujets tendancieux qui seront souvent à l’origine de conflits internes au cœur du Colorado.

Shawn Ryan montre qu’il ne veut pas simplement délivrer de l’action et du suspense, mais aussi offrir une réflexion sur les responsabilités des militaires et du gouvernement qui leur donne des ordres. Une approche qui ne sera pas dénuée d’intérêt, mais qui se perdra quelque peu en rhétorique au milieu d’enjeux qui ne commençaient finalement qu’à prendre forme quand la chaine décida qu’il était temps d’arrêter.

Avec une vie écourtée de la sorte, Last Resort n’a donc pas l’espace pour s’épanouir complètement. Cela dit, certains personnages trouveront de quoi s’affirmer et gagner en dimension, tandis que la mythologie prend rapidement de l’ampleur, suffisamment en tout cas pour faciliter la conclusion sans que celle-ci paraisse totalement improvisée.

Au final, Last Resort est une série qui tient aisément la distance, mais celle-ci a été réduite trop tôt, ce qui fait que l’ensemble n’a pas eu l’occasion d’arriver pleinement à maturation. Andre Braugher, dans le rôle de Chaplin, offre cependant une performance mémorable qui donne dès le départ une réelle consistance aux enjeux du show. Un point fort non négligeable qui rend le visionnage réellement prenant, tout particulièrement quand le sous-marin part en mission. Il est regrettable que l’USS Colorado n’ait pas eu l’opportunité de voguer plus longtemps, car on avait peut-être les débuts d’une grande série. On ne pourra jamais le confirmer, cette première saison étant condamnée à n’être que l’ébauche de ce qui aurait pu être, et elle risque d’être rapidement oubliée à cause de cela.

Ce bilan a été publié une première fois le 28 janvier 2013 suite à sa diffusion sur ABC et il est republié à l’occasion de la diffusion sur Canal+ à partir du 18 juillet 2013 en première partie de soirée.