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Black-ish, Saison 1 : Une question de culture et de couleur

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Black ish Saison 1 - Black-ish, Saison 1 : Une question de culture et de couleur

Depuis quelques années, ABC s’est affirmée comme étant la chaine où l’on pouvait trouver de la comédie familiale. Il y en avait jusque-là pour presque tous les goûts et cela est d’autant plus vrai à présent avec Fresh-off The Boat et donc black-ish qui furent lancées cette saison avec succès.

Créée par Kenya Barris, black-ish nous entraine au coeur de la famille Johnson. Afro-américains qui ont réussi, ils sont aujourd’hui confrontés au fait que leur style de vie pourrait bien leur couter leur héritage culturel. C’est en tout cas une des obsessions d’Andre (Anthony Anderson) qui réalise que ses enfants ne comprennent pas totalement ce que cela veut dire d’être noir en Amérique.

Du moins, c’est le point de départ. Comme toute série de ce genre, black-ish se doit de dépasser son pitch pour pouvoir perdurer. En l’occurrence, cela passera par des scénarii relativement génériques dans un premier temps qui sont simplement revisités sous l’œil obsessionnel de Dre. Bien entendu, il y a de quoi rire, mais ce n’était pas suffisant pour rendre le show pertinent. Heureusement, une fois que les comédiens ont trouvé leur rythme, et ce, finalement assez rapidement, cette première saison va sérieusement décoller et atteindre des sommets.

Sous prétexte de braquer un projecteur sur l’évolution de la place des Afro-américains aux États-Unis, black-ish embrasse un délirant second degré qui n’épargne personne. Que ce soit les collègues blancs de Dre qui sont passivement racistes (et misogynes) et semblent incapables de s’en rendre compte, les enfants Johnson qui ne comprennent rien à l’obsession de leur père sur leur héritage culturel ou même leurs grands-parents qui mettent de l’huile sur le feu, cela fuse dans tous les sens. Dre et sa femme, Rainbow (Tracee Ellis Ross), comptent les points pour mieux alimenter la folie ambiante et chaque situation, aussi banale au commencement, trouve le moyen de devenir incontrôlable en un temps record.

La principale qualité de la série est clairement d’avoir embrassé sans tarder son obligation de revisiter les poncifs du genre. En ne cherchant pas à réinventer quoi que ce soit, les scénaristes se sont libérés les mains pour mieux injecter leur point de vue et, surtout, les contresens qui pullulent au cœur de la culture qu’ils veulent représenter. Concrètement, l’Amérique d’Obama est faite d’énormément de confusions.

Cela est d’autant plus vrai quand elles sont observées à travers des regards de différentes générations. Déjà que Dre et Rainbow n’ont pas du tout grandi dans le même genre d’environnement, rappelant qu’il n’existe pas qu’une seule et unique expérience Afro-américaine, à partir du moment où leurs parents s’en mêlent, plus rien ne va.

En ces temps où les tensions raciales animent les journaux d’information aux États-Unis, black-ish parvient à trouver la recette parfaite pour aborder le sujet — et plein d’autres — sans prendre des pincettes, mais sans chercher à créer la polémique. Ce qui prime, c’est l’humour et cette première saison délivre de quoi rire en grande quantité.

Ainsi, si après quelques épisodes, cette saison 1 de black-ish semblait être condamnée à n’être qu’une autre comédie ABC qui avait en plus une famille de couleur, il n’en est rien. Avec son casting qui développe rapidement une alchimie électrisante qui fait des miracles, les histoires des Johnson sont non seulement hilarantes, elles offrent également un commentaire rafraichissant, modéré et propice à l’autodérision au sujet de la société américaine moderne.