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Blood and Oil : Le boom pétrolier n’a pas lieu (Pilote)

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blood and oil saison 1 episode 1 - Blood and Oil : Le boom pétrolier n'a pas lieu (Pilote)

Lorsqu’il est question de pétrole à la télévision, il est impossible de ne pas penser à Dallas. Pour autant, cette dernière n’est pas le plus gros problème de Blood and Oil, nouveau soap de la chaine ABC. Le plus difficile pour la série créée par Josh Pate – qui ne travaille plus sur le show – est de voir le jour à une ère où le soap doit « choquer ». Entre l’explosion d’Empire et le succès des productions de Shonda Rhimes, y a-t-il la place pour un soap à l’approche plus mesurée ?

Si on doit en croire les responsables sur ABC, pas vraiment dans le sens où Blood and Oil a connu de nombreux changements dans les coulisses. Après Josh Pate, Cynthia Cidre (Dallas) a endossé le rôle de showrunner pour être ensuite remplacée par John Harmon Feldman (Dirty Sexy Money) dans le but d’orienter la série dans une direction satisfaisant plus le network. Cela n’est jamais bon signe et juger Blood and Oil pour son pilote parait d’ailleurs presque vain lorsque l’on sait tout cela.

Cela n’empêche pas pour autant de le faire et, déjà, Blood and Oil avait des problèmes. Ce n’est pas tant le manque de moments « OMG » qui se font de plus en plus nombreux sur notre télévision, mais plus une introduction qui se repose trop sur des dynamiques tragiquement familières et manquant de complexité.

Dans ce pilote, Billy LeFever (Chace Crawford) et son épouse Cody (Rebecca Rittenhouse) partent conquérir le rêve américain dans le Dakota du Nord où l’exploration pétrolière bat son plein. Un accident de la route va les dévier de leurs activités principales et les pousser à improviser pour survivre et construire leur existence. Heureusement, les opportunités vont se présenter à eux de manière assez inattendue pour qu’ils se retrouvent sur la route du baron du pétrole, Hap Briggs (Don Johnson) et de sa femme Carla (Amber Valletta). Les premiers sont jeunes et idéalistes, les seconds sont devenus cyniques avec le temps – mais se reconnaissent dans le couple principal.

Les rapports de force sont établis progressivement, et Blood and Oil a le mérite de prendre parfois son temps pour bien poser ses personnages et leurs personnalités. Seulement, les rouages narratifs sont trop bien huilés et les dynamiques manquent d’intérêt. Avec un fils à problèmes, Billy devient dès son introduction le potentiel fils de substitution pour Hap – avant même que les deux hommes se soient rencontrés.

Wick Briggs (Scott Michael Foster) est le pire d’entre tous. Gosse de riche avec la fibre criminelle en lui, il ne peut juste pas encadrer son père. Tout ce qui en découle est couru d’avance. Blood and Oil, dans son premier épisode, parait incapable d’approcher ses relations avec suffisamment d’énergie et de conviction pour les doter d’un quelconque intérêt. Tout est tellement formaté que rien ne parvient à se démarquer.

La plus grande qualité de Blood and Oil, pourrait-on dire, se situe dans sa région. Le Dakota Du Nord permet de s’éloigner naturellement de l’esthétisme d’une production ABC. Quelques beaux décors sont glissés dans ce pilote. La réalisation n’exploite pas vraiment cet angle, mais les quelques plans larges et un environnement plus crasseux font le travail.

Blood and Oil devrait alors nous plonger dans un univers qui fait couler autant le pétrole que le sang. C’est le prix de cette industrie, mais le show ne délivre pas franchement sur ce point-là et manque sincèrement de donner corps à la complexité socioculturelle qui devrait aider à créer des enjeux de taille. Le rêve américain prenant forme dans un univers aussi corrompu et explosif se présente comme étrangement terne aux côtés de Billy et Cody.

Face aux mauvaises audiences, ABC a réduit la commande de Blood & Oil. Annulée au bout d’une saison, la série se compose au final de 10 épisodes.