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Que vaut Blood Drive, la série Grindhouse de SyFy ?

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Blood Drive Saison 1 - Que vaut Blood Drive, la série Grindhouse de SyFy ?

L’un des maux de la télévision moderne se trouve être les séries qui se donnent des airs de drames prestigieux, mais qui n’en ont vraiment que l’apparence. Ils ont la capacité à nous pousser à les regarder plus longtemps que l’on devrait. Auparavant, on pouvait différencier dès les premières images ce à quoi nous avions affaire. Plus maintenant, car un bon casting et une qualité de production élevée cachent plus facilement le vide d’un scénario.

Avec Blood Drive par contre, nous savons tout de suite quel genre de série nous regardons. Ici, il n’est pas question de nous berner. On nous promet un type de divertissement et tout est mis en place pour nous le livrer. C’est terriblement honnête et rafraichissant.

Le twist est que cette série de James Roland nous propose du Grindhouse et, aussi plaisant que cela puisse être de le savoir, cela ne signifie pas que cela est fait pour tout le monde, bien au contraire.

Pour un public averti

Concrètement, nous avons au programme de la violence explicite, un peu de sexe, des giclées d’hémoglobine et d’autres fluides corporels pas toujours identifiables. L’histoire se centre sur Arthur Bailey (Alan Ritchson), le dernier bon flic de Los Angeles dans un futur dystopique. Il se retrouve forcé d’entrer dans une course mortelle avec Grace D’Argento (Christina Ochoa). Cela s’appelle la Blood Drive, car le carburant qu’utilisent les voitures se trouve être du sang.

Le problème est qu’Arthur lutte pour ne pas céder à la violence du monde dans lequel il évolue à présent, se refusant à abandonner sa quête de justice. Il découvre alors rapidement que la mégacorporation Heart Enterprises est derrière tout ce qui va mal dans ce monde et il compte la faire tomber.

Une bonne base mythologique…

C’est cette seconde partie qui doit servir de fil rouge à la série. Le souci est que c’est également la seule chose tangible sur laquelle les scénaristes s’appuient pour construire leur show. Le reste étant du spectacle d’une gratuité assumée, il n’y a rien d’autre à en tirer qu’un bon délire.

Ce n’est pas une mauvaise approche et Blood Drive pouvait surement tenir la distance un long moment en enchainant tout simplement ses histoires de cannibales, d’expériences scientifiques qui ont mal tourné, d’amazones en perdition et autres excuses devant justifier une dose de violence délirante. Après tout, c’est tout ce que l’on attend d’un pur produit d’exploitation.

…qui n’a pas à être si présente

Donc, au lieu de se contenter de faire de la course une simple question de survie, James Roland a décidé d’articuler sa série autour de cette mythologie qui doit nous entrainer au cœur de ce qui fait mal tourner cette société en perdition. On pourrait surement en tirer les fondements d’une critique contre les dérives du capitalisme sans limites, mais cela n’ajouterait rien de pertinent à la série.

Blood Drive aurait donc pu fonctionner tout aussi bien en se cantonnant à ses concepts enlevés, à cette excentricité gore et à faire avancer cette course folle avec de la véritable course. De plus, les acteurs sont étonnamment bons dans ce type de rôles, tout comme la production qui est bien supérieure à ce que l’on pouvait espérer pour un show de ce genre programmé par SyFy.

Néanmoins, il faut reconnaitre que la seconde moitié de la saison a le mérite d’aller au bout de son histoire avec Heart Enterprises, s’en servant avant tout pour parler des personnages et non pour rendre les enjeux plus globaux. Une approche qui sera payante au bout du compte, car cela permet à la série de s’achever d’une façon satisfaisante. Même les seconds couteaux ont leur conclusion et, si l’intrigue ne tient pas réellement la route quand on y réfléchit deux secondes, elle reste cohérente avec la manière avec laquelle l’histoire a été racontée.

Blood Drive ne ment donc pas sur ce qu’elle propose à la base, même si les scénaristes ont par moment cherché à trop en faire pour développer une mythologie qui ajoute de la complication là où ce n’était pas toujours nécessaire. Quoi qu’il en soit, puisqu’elle a été annulée au bout d’une seule et unique saison, il faut admettre que la série forme un ensemble cohérent et complet qui est à prendre au second degré pour bien s’amuser.


Déjà publié en septembre 2017, cet article sur la première et dernière saison de Blood Drive est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de la série sur SyFy France ce mardi 13 mars à partir de 23h15.

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