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Body of Proof : la voix des morts

Body of Proof - Body of Proof : la voix des morts

Série créée par Chris Murphey et diffusée sur ABC depuis mars 2011, Body of Proof vient d’arriver au terme de sa seconde saison et reviendra pour une troisième dans quelques mois.

Body of proof, c’est en premier lieu l’histoire de Megan Hunt, une neurochirurgienne de renom qui, suite à un accident de la route qui lui a laissé des séquelles, se voit obligée de réorienter sa carrière vers la médecine légale quand l’un de ses patients décède sur sa table d’opération. Ainsi, dès le début du show, il est clair que le Dr Hunt, malgré ses allures de chirurgienne froide et sans cœur, est en réalité rongée par la culpabilité. Cela ne concerne d’ailleurs pas que sa vie professionnelle, car elle est également coupable d’avoir privilégié sa carrière au détriment de sa fille Lacey, élevée par son ex-mari qui en a la garde exclusive.

Dana Delany (Desperate Housewives) interprète notre héroïne. Actrice de talent, sa capacité à porter des chaussures sublimes n’a d’égale que son aptitude à rendre très attachant son personnage de peste caractérielle et souvent incontrôlable. Elle se retrouve ainsi aux commandes de cette série, mais le Dr Hunt est entourée d’une solide équipe dont, en premier lieu, Peter Dunlop (Nicholas Bishop) qui est l’enquêteur travaillant sous ses ordres et devant s’adapter à ses méthodes peu orthodoxes. Il y a également dans l’équipe sa boss, Kate Murphy (Jeri Ryan) qui passe son temps à la couvrir lorsqu’elle n’est pas en conflit avec elle ; ou encore Bud Morris (John Carroll Lynch), l’inspecteur de la criminelle qui a bien du mal à s’entendre avec ce nouveau médecin légiste.

Megan Hunt est donc un personnage haut en couleur et qui n’a pas sa langue dans sa poche, rendant nombre de ses répliques plutôt savoureuses. Suivant son instinct – apparemment sans faille – chaque investigation devient pour elle une véritable croisade devant la mener à la découverte de la Vérité pour pouvoir rendre justice aux morts. C’est un moyen détourné devant lui servir à expier le décès de son patient, mais c’est aussi, d’une manière encore plus indirecte, une façon d’accepter le suicide de son père qui est survenu alors qu’elle n’était toujours qu’une enfant.

Les enquêtes sont en général agréables à suivre, mais il n’en reste pas moins que l’ensemble est souvent alourdi par une bonne dose de morale. C’est tout particulièrement le cas lorsque le changement de statut professionnel de Megan l’incite à reconquérir Lacey, et ainsi reprendre sa place de mère.

On pourrait peut-être également reprocher à la série quelques facilités scénaristiques : une seule affaire est traitée à la fois – plutôt étonnant quand on connait le nombre d’homicides à Philadelphie – et elle se retrouve toujours à travailler avec les deux mêmes inspecteurs. Côté décor, un bureau au rez-de-chaussée et une salle d’autopsie sans fenêtre ne devant pas faire assez glamour, voilà tout notre beau monde (bureaux, labos, etc.) installé au même étage avec une salle d’autopsie ouverte à tout va. On perd alors sérieusement en réalisme et c’est dommage.

Body of Proof est donc une série sans prétention, facile à regarder et qui ne se risque à aucune polémique. C’est peut-être là où le bât blesse, car dans sa volonté à se conformer à la « bien pensante » société américaine avec son « tout est bien qui finit bien » comme crédo, elle pourrait finir par lasser le téléspectateur en perpétuelle recherche de quelque chose de plus mordant.