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Boss : la maladie du pouvoir (Saison 1)

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Boss Saison 1 - Boss : la maladie du pouvoir (Saison 1)

Tom Kane, le maire de Chicago, apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable. Il ne compte pas pour autant changer quoi que ce soit dans sa vie, mais ses ennemis guettent le moindre signe de faiblesse et s’apprêtent à le frapper violemment. Les élections qui arrivent pourraient bien être le début de la fin de la carrière politique de Kane.

Créée par Farhad Safinia pour la chaine Starz, Boss est un drame politique dont la première saison se compose de 8 épisodes. Ça peut paraitre peu, mais sa construction en tire le maximum pour délivrer une histoire complète, et ouverte.

Tout commence avec Tom Kane, le maire de Chicago qui est magistralement interprété par Kelsey Grammer. Il apprend qu’il est atteint d’une maladie neurologique dégénérative. À ce moment-là, on ne le connait pas, mais il apparait rapidement que cela ne l’empêchera pas de faire son travail. Il ne va pas changer de vie, bien au contraire, car l’enjeu de la saison est le maintien de la continuité dans le monde politique de l’état de l’Illinois dont Kane tire les ficelles.

Après deux épisodes servant à poser les bases sombres et tortueuses de son univers, Boss va nous offrir une longue montée en puissance avec, en son cœur, Tom Kane qui s’est transformé en cible pour tous ceux qui dépendent de lui. L’homme a juste le contrôle sur tout et plus d’un veut s’en saisir. Les ramifications de cette conspiration nous montre comment les politiciens manipulent et négocient, jouant un jeu d’échecs complexe où les pions peuvent parfois se prendre pour les joueurs et où se salir les mains est plus qu’une obligation, c’est un pré-requis.

L’univers de Tom Kane est vicié de l’intérieur, mais l’homme, aussi effrayant peut-il être, n’en devient pas détestable, au contraire. Peut-être est-ce sa maladie, mais au cours de la saison on apprend à le connaitre et à le soutenir. Il faut dire que même s’il n’est pas un ange, ceux qui l’entourent ne valent pas forcément mieux que lui. La série n’en est pas pour autant noyée dans son cynisme, car derrière la constante guerre pour le pouvoir et l’influence, il n’est pas nécessairement constamment question d’intérêts personnels. D’ailleurs, quand Kane commence à se questionner sur ce qu’il est devenu, on lui rappelle que ce qu’il a fait, c’était pour le bien de sa ville et de ses habitants. C’est facile à oublier, même pour lui, et c’est parfois difficile à appréhender de notre point de vue. Il faut dire que tous les personnages, ou presque, ont les yeux rivés sur ce qu’ils veulent et s’y consacre pleinement, laissant par moment trop peu de place pour que l’on puisse prendre du recul pour apprécier sur ce qu’ils font.

Il n’y a qu’une exception à tout cela, c’est Emma, la fille de Tom Kane. Elle a été rejetée par ses parents, car elle était un danger pour leurs carrières respectives – question de perception publique. La maladie aura donc pour effet de pousser Tom à reprendre contact et Emma acceptera de le reprendre dans sa vie. Celle-ci n’entre donc pas dans le jeu politique, mais elle sera l’élément qui fera de Tom Kane un personnage complet. Elle le laisse baisser sa garde et il dévoile ainsi la peur qui le ronge. Malgré ça, Emma et son petit-ami dealer, Darius, ne trouveront pas systématiquement leur place dans les épisodes, ce qui les rend occasionnellement agaçants ou superflus.

Au final, bien qu’elle soit assez courte, cette première saison est tout de même très dense. Elle n’est pas exempte de défauts, souffrant parfois d’une forme qui empiète un peu trop sur le fond, mais avec ses multiples retournements de situation, son casting solide et des enjeux de taille, Boss captive et parvient même à surprendre régulièrement. En tout cas, dans l’ensemble, c’est une réussite que l’on n’attendait pas sur une chaine comme Starz.