Après que Jesse ait tué Gale, Victor le récupère et le ramène au laboratoire où Walt et Mike attendent l’arrivée de Gus. Skyler cherche Walt partout après avoir trouver sa voiture devant la maison.
Pour sa reprise, Breaking Bad va faire ce qu’elle sait si bien faire : jouer avec nos nerfs. Tout commence toutefois par un petit retour en arrière, histoire d’offrir à Gale une dernière occasion de briller en nous dévoilant ses premiers pas dans le labo. Une introduction qui permet de mieux cerner la conjoncture professionnelle mise en place par Gus et, ainsi, saisir l’ampleur de ce qu’a fait Walt en donnant à Jesse l’ordre de tuer Gale.
On apprend également que Victor était à Gale ce que Jesse est à Walter, sans la partie consommation de drogues. Un élément important qui fera monter d’un cran la pression pendant la longue attente dans le laboratoire. Durant celle-ci, et jusqu’au départ de Gus, Jesse sera silencieux, comme s’il était en état de choc, et il lui faudra justement un autre choc pour le remettre sur pied et nous délivrer un aperçu de qui il est à présent – en commençant par une froide référence à Emilio en Saison 1. Il semble que, contrairement à Walt, il a vraiment digéré ce qu’il devait faire pour survivre, alors que son mentor, bien que tirant les ficelles, entretient surtout une façade. Walt a une vision large des évènements, voyant qu’il est nécessaire de prévoir plusieurs mouvements en avance, mais, plus que jamais, Jesse s’impose comme étant son complément indispensable, car le moment venu, il est celui qui appuie sur la détente.
Quoi qu’il en soit, ce season premiere adopte un rythme peu soutenu de manière à nous entrainer dans l’angoissante attente dans laquelle Gus plonge Walt et Jesse – même si ce dernier apparait plutôt apathique durant cette période. On sait qu’ils vont s’en sortir, bien qu’on ignore s’ils sortiront réellement indemnes. C’est d’ailleurs pour cela que les très longs silences fonctionnent si bien, puisqu’en agissant sans annoncer ses attentions, Gus fait travailler l’imagination de tout le monde à une vitesse incroyable et, nous, spectateurs aussi impuissants que les potentielles victimes, nous ne sommes pas épargnés. Même Mike, le glacial homme de main, semble légèrement déranger par le fait qu’il ne sait pas ce qui va se passer. Seul Victor est confiant, car il a été témoin de ce qui est arrivé à Gale et il veut sa vengeance. Ce qu’il avait oublié, c’est ce que Gale a dit au moment où il a pris le travail : Gus ne veut que ce qu’il y a de mieux. Personne, pour le moment, n’a le niveau de Walt, et sans Jesse, il n’y a pas de Walt. L’équation est facile à résoudre, surtout quand on ajoute la présence de témoins qui pourraient déranger par la suite. Finalement, le résultat était prévisible, mais tout a été fait pour nous éloigner de la conclusion la plus logique pour que l’on se focalise sur la détresse des personnages.
À côté de tout ça, Skyler sert à faire le point sur tous les autres protagonistes, replaçant la conjoncture familiale en perspective et contactant Saul afin de nous rappeler dans quel état il se trouve. Nous visiterons également les Schrader pour prendre des nouvelles d’Hank.
Au final, ce season premiere se montre aussi efficace qu’intentionnellement frustrant. La crise se dissipe et les dernières minutes sont là pour nous faire comprendre que ce n’est que le début. À présent, Walt et Jesse doivent préparer la suite, étant donné que Gus les remplacera dès que possible. Enfin, la mort de Gale semble se positionner comme un angle supplémentaire pour amener de nouveaux dangers, puisque la police sera impliquée par ce biais.
Box Cutter est donc du pur Breaking Bad et délivre le minimum requis pour une reprise de saison. L’épisode possède des twists intéressants, mais c’est surtout ce qui est à venir qui intrigue pour le moment, car la crise se dissipe, mais une autre est déjà embryonnaire.