Les années 80 furent à l’honneur au cours de cette saison estivale. En plus de Netflix et son Stranger Things, la chaine britannique ITV nous a proposé de revenir 30 ans en arrière avec Good Vibrations (de son titre original Brief Encounters). Nous sommes néanmoins très loin de la science-fiction, puisque la série est inspirée des mémoires de Jacqueline Gold, femme d’affaires britannique à la tête de l’entreprise Ann Summers, société qui commercialise sex-toys et autres lingeries coquines.
Création de Oriane Messina et Fay Rusling, Good Vibrations démarre par le renvoi du mari de Stephanie (Sophie Rundle), son usine connaissant des difficultés. Cette situation m’a fait penser à The Full Monty, les deux histoires se déroulant d’ailleurs dans le Yorkshire.
Pour faire vivre son foyer, Steph se retrouve à organiser des soirées de vente à domicile d’accessoires coquins et y rencontre tout un tas d’autres femmes d’âges et de milieux différents. Tournant autour de 4 femmes, chacune va pouvoir apporter son lot d’histoires personnelles, de désirs et d’épreuves à surmonter.
Les rebondissements en eux-mêmes ne sont pas révolutionnaires, mais je les ai trouvés bien dosés et on a de belles surprises. Les années 80 représentent une période charnière pour l’évolution des mœurs, convergeant avec une forte crise économique, et c’est un contexte idéal pour raconter des tranches de vie.
Good Vibrations n’est pas une série féministe en soi, mais chaque personnage – principal ou secondaire – véhicule à sa façon une vision de l’émancipation de la femme.
Dans la peau de Stephanie, Sophie Rundle (Peaky Blinders) nous livre une héroïne tout en justesse et en nuances qui travaille pour changer son quotidien sans que cela ne perde en réalisme. À ses côtés, Penelope Wilton (l’inoubliable Cousine Isobel de Downton Abbey) campe une femme au foyer bourgeoise qui s’ennuie terriblement et qui va rapidement devenir le centre de l’histoire.
La quatuor est complété par Nita (jouée par Angela Griffin – Waterloo Road, Lewis), une mère de 4 enfants qui rejoint l’aventure au départ pour des raisons monétaires, et la pétulante Dawn (Sharon Rooney, My Mad Fat Diary), qui se révèle être le rayon de soleil de la série.
En 6 épisodes, Good Vibrations évoque bien sûr le travail des femmes et le fait que tenir son foyer puisse ne pas être une fin en soi. L’émancipation sexuelle est aussi traitée, même si finalement elle reste bien plus secondaire et n’est jamais abordée de manière frontale ou vulgaire. La série s’intéresse également à la place des mères célibataires, à l’avortement, à l’homosexualité, l’adoption, au viol et d’autres sujets encore, de façon plus ou moins légère.
Good Vibrations trouve une de ses plus grandes forces en approchant ses thématiques sans lourdeur ou mélodrame, en conservant l’équilibre avec le divertissement qu’elle se veut d’être.
Qui dit années 80, dit bien évidemment looks colorés kitch et musique qu’on aime tant. Avec Duran Duran, Bananarama, Blondie, Culture Club, Diana Ross, Abba et Cie, la bande sonore a sans aucun doute pour objectif de mettre de bonne humeur et de vouloir nous faire danser devant notre écran.
Vous l’aurez compris, Good Vibrations (Brief Encounters) est un divertissement intelligent à la bande-son réjouissante. Les 6 épisodes de cette première saison se dévorent sans qu’on s’en rende compte et l’on ne peut souhaiter à la fin que les retrouver pour une seconde saison l’an prochain.