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Séries Bull : Michael Weatherly sauve les innocents, mais pas sa série (Pilote)

Bull : Michael Weatherly sauve les innocents, mais pas sa série (Pilote)

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Bull Pilote - Bull : Michael Weatherly sauve les innocents, mais pas sa série (Pilote)

Maintenant que The Good Wife est terminée et que Michael Weatherly est disponible, CBS offre à ce dernier sa série judiciaire de remplacement. Le twist est que Bull ne met pas l’acteur dans la peau d’un avocat, mais dans celle d’un spécialiste de l’analyse de jury – le tout en s’inspirant par la carrière du célèbre Dr Phil.

Concrètement, un client engage le Dr Jason Bull – pas Bourne, même si cela semble parfois si similaire – et il établit la meilleure stratégie qui soit pour gagner le procès. Il fait cela en étudiant de près les membres du jury.

Le concept n’est pas nouveau, à la moitié des années 90, John Grisham en a fait un bestseller avec Le Maitre du jeu et Murder One s’intéressa également à cette partie déterminante. Depuis, cela fut tout de même peu exploité. Néanmoins, on ne peut pas dire que la sélection de jurys soit un angle assez intéressant pour construire toute une série autour.

Cela tombe bien, puisque Bull se propose avant tout d’employer le jury comme étant un outil pour détourner notre attention de ce que le show livre véritablement… la même chose que les autres séries judiciaires.

Peut-être que Jason Bull n’est pas l’avocat de service, mais il est bien aux commandes de la défense et il est surtout présenté comme étant un marionnettiste. La partie la plus difficile de son travail est de savoir quand il doit tirer sur les ficelles les plus importantes.

Naturellement, tout est emballé comme un drama CBS moderne. On a un trop-plein d’écrans qui délivrent plus d’informations qu’une personne normale ne peut en assimiler et une équipe diversifiée est là pour suivre des pistes et livrer des commentaires afin de faire avancer l’intrigue. On nous sert des lignes de dialogues génériques pour tout expliquer et, au bout du compte, cela produit beaucoup de bruits pour rien.

Bull a pour principal mérite de permettre à Michael Weatherly de nous prouver qu’il n’est plus l’agent très spécial Anthony DiNozzo. En enchainant si vite après son départ de NCIS, il doit démontrer qu’il peut non seulement porter un show sur ses épaules, mais qu’il est aussi capable de faire plus en tant qu’acteur. Ce premier épisode est donc là pour le servir et c’est bien la seule chose qui fonctionne réellement.

Le reste devient rapidement un simple déversement de platitudes. Entre la psychologie de comptoir, la manipulation émotionnelle du client qui entraine le pilote dans un pathos navrant et la fin qui nous dévoile toute la vérité, il n’y a pas grand-chose à sauver. D’ailleurs, concernant la conclusion, Bull sacrifie beaucoup de son potentiel en refusant de nous laisser dans l’expectative. Prendre le risque de ne pas rendre la justice aurait certainement permis à la série de débuter en montrant qu’elle pouvait être autre chose qu’un simple procedural judiciaire générique.

Ce n’est alors pas le cas et répéter que le système pénal américain ne marche pas comme il le devrait ne change rien à cela. Au contraire, cette manière de prouver que tout le procès n’est qu’une mascarade n’est pas cynique à partir du moment où Jason Bull est posé comme étant l’élément qui fait fonctionner toute la machine.

Les amateurs de Michael Weatherly peuvent donc se réjouir, l’acteur est bien mis en valeur, mais le reste ne suit pas. Bull ne vaut principalement que pour lui et cela sera trop peu pour beaucoup de monde. C’est probablement pour cette raison que CBS programme le show à la suite de NCIS, elle s’adresse ainsi à des spectateurs avec une prédisposition. Reste à voir s’ils seront réellement conquis ou rapidement agacés.