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Séries Burn Notice : L’espion qu’il vous fallait pour l’été

Burn Notice : L’espion qu’il vous fallait pour l’été

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burn notice a 10 ans - Burn Notice : L'espion qu'il vous fallait pour l'été

C’est avec Mr. Robot qu’USA Network a décidé de redéfinir son image. La chaine câblée américaine a donc récemment entamé un virage pour séduire un nouveau public et s’adapter au paysage télévisuel surchargé et exigeant du moment.

Bien avant qu’Elliot et Mr. Robot ne deviennent les principaux représentants du network, ce dernier était défini par des dramas qui intégraient souvent des éléments de comédie. Chacun de façon différente, mais une série USA Network avait une formule bien établie, une ambiance légère et un doux parfum d’été.

Certaines séries sauront exploiter ces éléments avec plus d’ingéniosité et d’irrévérence que d’autres. C’était le cas de Burn Notice, un show d’espionnage qui a commencé il y a maintenant 10 ans de cela sur USA Network.

De quoi parlait Burn Notice ? Michael Westen était un espion jusqu’à… ce qu’il se fasse « licencié » en plein milieu d’une opération. Sans qu’il sache pourquoi, il se retrouve sans emploi et sous l’étroite surveillance d’agences fédérales à Miami, une ville ensoleillée qu’il ne peut pas quitter.

Pour survivre, Michael (Jeffrey Donovan) va donc offrir ses services aux gens de Miami qui se retrouvent dans de dangereuses situations contre des criminels de tous les genres. Le bouche-à-oreille lui permet de développer une clientèle. Il emploie son expérience et ses techniques d’espionnage pour venir à bout d’affaires que la police ne peut résoudre. Dans sa tâche, il est assisté par Fiona (Gabrielle Anwar), ancienne membre de l’IRA qui adore utiliser des explosifs, et Sam (Bruce Campbell), un ancien SEAL à la retraite. En parallèle, Michael cherche également à découvrir pourquoi on l’a viré.

Lorsque l’on parle d’espionnage, il y a deux visions distinctes qui s’opposent. La première est celle popularisée par James Bond, avec aventures et glamour. La seconde est celle qui mise à fond sur le réalisme, s’inscrivant plus dans une approche à la John Le Carré. Tout ceci est très britannique, on en convient.

Pourquoi choisir l’un quand on peut avoir les deux ? C’est d’une certaine manière ce que fera Burn Notice tout du long en délivrant sa dose d’action avec un Michael Westen qui brisait le quatrième mur pour nous expliquer ses stratégies.

La création de Matt Nix s’est alors rapidement imposée à l’aide de cette narration qui permettait de crédibiliser les techniques employés par son espion phare. Burn Notice se transformait ainsi en une série pleine de conseils qui justifiaient les choix de son héros dans le contexte de son métier à part.

Michael n’était pas simplement badass, car cela n’était pas suffisant pour lui permettre de se sortir des pires situations. Il avait une réelle expertise qui était utile pour survivre à une vie d’espion. Il nous expliquait donc comment il construisait ses bombes artisanales, pourquoi il était bien d’avoir une confrontation dans une salle de bains (les surfaces sont dures), comment créer de la panique ou se faire un ami (en résolvant un problème, voir en créant un problème à résoudre pour lui s’il n’en a pas).

Construire ce genre de scénarios implique de faire des recherches, les tactiques de terrain de Michael devant réellement fonctionner. Matt Nix sollicita dès lors l’avis de nombreux experts, d’un ingénieur à la NASA à d’anciens membres du SWAT en passant même par un pédiatre en sachant plus que nécessaire sur l’overdose à l’aide de substances non létales.

Cette approche a permis à Burn Notice de se démarquer rapidement pour ne pas devenir un simple show d’espionnage prisonnier de sa formule. Avec ses personnages hauts en couleur, son ambiance ensoleillée et ses clients souvent désespérés, la série possédait une énergie indéniable, prête à nous fournir notre dose d’explosion et d’action tout en cherchant à maintenir sa crédibilité d’un bout à l’autre.

Digne représentante de son époque, Burn Notice avait donc une formule bien établie lui permettant de mettre en valeur ce qui la définissait. Preuve qu’elle était aussi plus que cela, elle saura — comme toutes bonnes séries qui se respectent — intégrer son fil rouge conducteur dans son récit et faire évoluer sa conjoncture au bon moment.

Burn Notice aurait sans doute pu rester à l’écran 7 saisons en conservant son statu quo. C’est en le bousculant qu’elle confirma qu’elle méritait bien de perdurer. Elle démontra que l’on pouvait bel et bien avoir une formule, la respecter et la maintenir sans pour autant faire du surplace. Avec le temps, l’équipe créative a su s’adapter pour mieux se confronter aux questionnements de Michael, pour le pousser à repenser sa place et ses rapports avec ses proches.

10 ans plus tard, l’espionnage façon Burn Notice n’a pas perdu de son cachet, loin de là. Si la série représente une autre ère d’USA Network, elle est également l’une de celles qui rappellent que la chaine américaine mettait des séries cools à l’antenne qui pimentait dignement notre saison estivale comme peu savaient le faire. Comme si peu le font actuellement.

Vous pourrez voir ou revoir Burn Notice à partir du 3 juillet sur 13ème Rue qui rediffuse l’intégralité de la série du lundi au vendredi à 19h10.