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Séries Camelot : Quand le jeune Arthur n’est pas à la hauteur de la légende

Camelot : Quand le jeune Arthur n’est pas à la hauteur de la légende

Camelot Saison 1 - Camelot : Quand le jeune Arthur n'est pas à la hauteur de la légende

mrmean - Camelot : Quand le jeune Arthur n'est pas à la hauteur de la légendeIL Y A DES SERIES QUI NOUS ATTIRENT PLUS QUE D’AUTRES. IL Y A DES SERIES QUI NOUS DEÇOIVENT PLUS QUE D’AUTRES. CHEZ CRITICTOO, NOUS AVONS DECIDE PENDANT QUELQUES SEMAINES DE PARLER DE CE QUI FAIT MAL : CES CREATIONS QU’ON ETAIT PRETS A AIMER, MAIS QUI SONT PASSEES A COTE DE LEUR SUJET OU QUI N’ONT PAS SU REMPLIR LE CONTRAT.

En 2011, avant de créer respectivement Broadchurch et Vikings, Chris Chibnall et Michael Hirst ont développé Camelot, une série historique avec une pointe de fantasy qui nous offrait une relecture du mythe arthurien. À la même époque, BBC diffusait encore Merlin, mais ce show proposé par Starz s’adressait à un public plus adulte. Il y avait donc de quoi être intrigué, mais quand l’annulation a été annoncée après une seule et unique saison, il n’y avait pas vraiment de raison de s’en plaindre.

L’histoire de Camelot débute avec la soudaine la mort du roi Uther Pendragon (Sebastian Koch). Pour prendre sa suite, la charge incombe à Merlin (Joseph Fiennes) d’aller chercher l’héritier du trône, Arthur (Jamie Campbell Bower), qui a été élevé loin de sa famille. Sa demi-sœur, Morgan (Eva Green), compte cependant prendre le pouvoir, par la force si nécessaire.

On sent ainsi venir une guerre fratricide et des intrigues de châteaux, le tout avec quelques twists pour rendre l’ensemble légèrement plus violent et sombre afin de coller à l’image des programmes Starz de l’époque.

Malgré cela, l’écriture de la série manque sérieusement de maturité et on se retrouve sans trop tarder à avoir des affaires de cœur entre adolescents. Voilà que le roi Arthur s’avère être un enfant gâté qui veut avoir la femme de son meilleur ami.

Le départ affichait de l’ambition, mais il n’aura alors pas fallu longtemps pour se rendre compte que ce n’est pas spécialement vers Arthur qu’il faut se tourner pour les voir se réaliser. À la place, ce sont Morgan et Merlin qui captent toute l’attention, jouant dans des sphères plus subtiles où la morale n’est pas vraiment importante.

Camelot a alors un problème de taille avec un équilibre instable entre ses personnages. Une bonne moitié d’entre eux sont sous-exploités ou dispensables, et il se trouve que les intrigues dans lesquelles ils sont plongés ne vont pas aider à compenser le problème. Au contraire, puisque même les meilleures storylines se voient handicapées par la simplicité ou le ridicule de certaines situations. Une restriction clairement budgétaire s’ajoute également au tableau pour contraindre tout le monde à plus ou moins tourner en rond dans les décors limités qui sont utilisés.

La série n’a peut-être pas les moyens pour aller au bout de ses idées, mais ses problèmes ne s’arrêtent pas là. Jamie Campbell Bower — qui tient donc le rôle d’Arthur — n’est pas particulièrement inspiré et impose une dynamique anémique à un univers qui est bâti tout autour de lui. Joseph Fiennes et Eva Green jonglent de leurs côtés avec de bonnes idées et des bouts de mythologies qui sont frileusement développés, ce qui installe une irrégularité dans le ton et la narration qu’ils ne parviennent pas toujours à compenser. Peter Mooney et Claire Forlani, respectivement Kay et Igraine, le frère et la mère du roi, n’auront même pas la chance d’en dire autant, car ils sont cantonnés à évoluer dans l’ombre des autres dès le commencement — Igraine sera quand même utilisé à la fin, ce qui fera que la participation de son interprète ne sera pas totalement anecdotique.

Concrètement, Camelot partait d’une bonne idée et rassemble des personnes — devant et derrière la caméra — qui ont prouvé et prouvèrent encore par la suite leurs talents, mais cela ne fut pas assez. Les problèmes de cette première et dernière saison sont trop nombreux et ce qui fonctionne n’est pas suffisant pour compenser. Le résultat final est donc plus que moyen et le visionnage finit par devenir pénible avec certains épisodes. Il est dommage de voir le gâchis qui a été fait.