Aller au contenu
Séries Castle Rock Saison 1: La ville maudite de Stephen King mérite-t-elle d’être sauvée ? (diffusion Canal+)

Castle Rock Saison 1: La ville maudite de Stephen King mérite-t-elle d’être sauvée ? (diffusion Canal+)

  • par
  • 4 min read

Castle Rock Saison 1 Sissy Spacek Andre Holland - Castle Rock Saison 1: La ville maudite de Stephen King mérite-t-elle d’être sauvée ? (diffusion Canal+)

Après le succès de 22.11.63, Hulu voulait continuer à travailler avec la société Bad Robot pour avoir plus de Stephen King dans son catalogue. La meilleure solution trouvée est Castle Rock qui n’est pas du King, mais presque.

Développée par Dustin Thomason et Sam Shaw, scénaristes de l’excellente Manhattan, Castle Rock est une anthologie qui nous entraine dans la petite bourgade du Maine qui donne son nom à la série et que tous les lecteurs du maitre de l’horreur connaissent bien.

Chaque saison devant livrer une histoire différente, la première se centre sur Henry Deaver (Andre Holland). Il est un avocat qui a grandi à Castle Rock. Après des évènements étranges entourant la mort de son père adoptif et sa propre disparition pendant 11 jours, il a tout fait pour fuir. Il revient néanmoins, appelé pour gérer une affaire mystérieuse qui n’est pour lui qu’une excuse pour rendre visite à sa mère et chercher la vérité sur ce qui lui est arrivé quand il était enfant.

Cependant, le suicide du directeur de la prison de Shawshank qui mène à la découverte d’un homme inconnu dans un coin abandonné du pénitencier va rapidement pousser Henry vers des phénomènes difficiles à expliquer.

À la manière de Fargo, Castle Rock veut être à la fois un hommage et une œuvre à part. À la différence de la série de Noah Hawley, l’hommage est vraiment la seule chose de notable dans cette première saison.

Composée de 10 épisodes, cette première intrigue n’est pas dénuée d’intérêt. En fait, l’épisode 7 mis en scène par Greg Yaitanes (Banshee, Quarry) se révèle être un grand moment de télévision, la parfaite rencontre entre un récit maitrisé, une réalisation au service de l’histoire et une performance de Sissy Spacek qui est remarquable. Malheureusement, cet épisode est une exception, il ne reflète pas ce que ceux qui ont précédé et suivi ont été capables de délivrer. Pire, il met bien trop en avant le problème général de la série.

Concrètement, Castle Rock a tout pour fonctionner, mais elle n’a rien de particulier à dire au-delà d’une vague réflexion à peine ébauchée sur la nature du mal. Certes, les scénaristes ressassent les thématiques que l’on trouve habituellement dans une œuvre de Stephen King, mais ils les traitent simplement comme des éléments de la formule, et rien de plus. Plus Henry cherche à comprendre ce qu’il lui est arrivé et moins cette saison ne semble pouvoir délivrer un message consistant et audible.

Nous avons des personnages secondaires qui sont gaspillés — Molly Strand (Melanie Lynskey), l’amie d’Henry, voit le peu d’intrigues qui lui est donné au départ complètement abandonné en cours de route — et des références à foison qui s’accumulent sans vraiment ajouter quoi que ce soit de substantiel.

Castle Rock est un concept, et uniquement cela. La ville est un terrain de jeu pour des scénaristes qui paraissent dépassés par les ambitions de leur projet. On pouvait espérer que la conclusion viendrait démontrer que ce n’est pas réellement le cas, que cette première saison nous menait vers quelque chose d’étonnant qui donnerait a posteriori de l’intérêt à ce qui précédait, mais il n’en est rien.

En bout de course, cette saison 1 de Castle Rock ressemble à ces autres adaptations de King qui semblent incapables de faire honneur au matériel d’origine à côté duquel elles ne font que passer. Pire, l’ensemble devient rapidement ennuyeux et peine à captiver. Cela aboutit donc à une occasion manquée et l’on peut espérer que la seconde rectifiera le tir, car c’est bien là le principal atout d’une anthologie, chaque histoire est différente.


Publié en septembre 2018, cet article est remis en avant ce jeudi 18 octobre 2018 à l’occasion du début de la diffusion de cette saison 1 de Castle Rock sur Canal+ à partir de 21h00.

51SGgDyK CL. SL500  - Castle Rock Saison 1: La ville maudite de Stephen King mérite-t-elle d’être sauvée ? (diffusion Canal+)
small orange - Castle Rock Saison 1: La ville maudite de Stephen King mérite-t-elle d’être sauvée ? (diffusion Canal+)
Price Disclaimer