Ayant enfin assez de preuves, Castle et Beckett décident d’affronter LockSat. C’était sans compter un retournement de situation inattendu qui va mettre leurs vies en danger.
Bien terminer une série n’est jamais facile. Bien terminer une série qui connaît cette année sa plus mauvaise saison est encore plus compliqué. Crossfire avait dès lors un beau challenge à relever.
L’épisode commence donc avec la reprise de la traque de LockSat. Toute la saison, on a eu l’impression que les scénaristes ne savaient pas où ils allaient avec cette intrigue, ce qui pénalise ce final. Un seul épisode pour tout conclure représentait une mission impossible, et le rythme de Crossfire se montre ainsi ultra-rapide de façon à répondre au plus grand nombre de questions possible. On n’a donc pas le temps de reprendre notre souffle, et les minutes passent quand même
La tension monte dès lors sans problème et on est pris par tout ce qui se passe. Crossfire nous permet en outre une dernière fois de voir les acteurs donner le meilleur d’eux-mêmes. Nathan Fillion excelle particulièrement lors de son interrogatoire, une scène aussi bien jouée qu’elle se révèle douloureuse à regarder. La présence de Jed Flees dans cette même scène – lui qui interprète l’agent Smith dans Deadpool – est également appréciable.
Néanmoins, tout ce qui concerne LockSat, bien que prenant et comportant quelques twists inspirés, donne une sensation d’inachevée. On ne comprend plus trop pourquoi cette organisation diabolique était présente, pourquoi il avait fallu la ramener. Alors que toutes les autres grosses affaires mythologiques de la série possédaient un lien fort avec un des deux personnages principaux, celle de cette saison 8 tombe à plat, parce que tout ce qu’elle a fait a été de séparer Castle et Beckett pendant un bout de temps.
À ce sujet, Crossfire réussit néanmoins ses adieux en revenant une dernière fois sur le lien fort unissant le couple Caskett. Le moyen pour le faire est bien trouvé, et cela fait plaisir de voir que les scénaristes ont pris le soin de rendre un dernier hommage à Rick et Kate. On ne peut pas en dire autant des autres personnages qui ne reçoivent pas un véritable au revoir, laissant une légère sensation de frustration.
Sachant que le sort de Castle était encore dans la balance au moment du tournage de l’épisode, l’équipe créative avait prévu deux fins pour leur série. On voit aisément où le changement a été réalisé. On peut également se demander si ce n’est pas finalement une bonne chose de ne pas avoir de neuvième saison. Néanmoins, la fin choisie donne un sentiment de bâclé, une vignette rajoutée là, comme si de rien n’était. Même si le rappel à Time Will Tell (6.05) fait chaud au cœur, là encore on peut en vouloir aux scénaristes d’avoir précipité une chute qui aurait mérité une meilleure fin justement.
En lui-même, Crossfire se révèle être l’un des meilleurs épisodes de cette huitième saison. Le problème étant que l’intrigue LockSat aurait dû bénéficier d’au moins un épisode en plus de façon à ne pas tout précipiter vers la fin. Le fait qu’il représente le series finale ne joue pas non plus en sa faveur, et la faute incombe aux scénaristes de ne pas avoir su gérer le rythme de leur saison.
Castle, c’était un procedural joyeux, loufoque et intelligent. Castle, c’était des personnages sympathiques et complexes. Castle, c’était Caskett. Si, en tant que fan, je ne peux être satisfait de ce series finale, je suis néanmoins content que la série ait pu se finir d’une manière acceptable, tout en revenant une dernière fois sur l’histoire d’un couple qui aura marqué l’univers des séries. Maintenant, j’éteins la télévision, je vais faire mon deuil et je reviendrais avec l’envie de revoir les premières saisons d’une série qui m’a touché plus que je ne l’admettrais jamais.
