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Séries Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

One Chicago - Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

Comme ceux d’entre vous qui sont abonnés à notre newsletter le savent déjà, j’ai passé mon été à rattraper les séries de la franchise Chicago de NBC – soit un total de 174 épisodes en comptant les crossovers avec Law & Order : SVU.

Avec l’ajout d’un quatrième show estampillé Chicago la saison prochaine, et n’ayant pas regardé un épisode depuis la diffusion du pilote de Chicago Fire, c’est avec curiosité que j’ai ainsi décidé de plonger dans cette franchise qui trouve un succès indéniable au point d’être devenue la colonne vertébrale du network.

Autant vous le dire tout de suite, ce ne fut pas toujours aisé de poursuivre, car le niveau est assez inégal d’une série à l’autre. Je vais donc les prendre dans l’ordre – Chicago Fire, Chicago PD, puis Chicago Med – pour vous donner mon opinion sur chacune d’entre elles.

Naviguer à Chicago : Consultez notre guide de visionnage pour vous aider à évoluer entre toutes les séries de la franchise.

Chicago Fire - Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

Chicago Fire

Nous commençons naturellement avec les pompiers. Lancée en 2012, Chicago Fire arrivait donc un an après l’arrêt de Rescue Me, mais semblait surtout là pour prendre le relais de Third Watch (New York 911) dans son approche du métier – dont la série de Denis Leary et Peter Tolan s’était par ailleurs ouvertement moquée.

Il est clair que nous ne retrouvons pas un Tommy Gavin (Leary) au sein de la caserne 51. Bien au contraire, car si certains personnages peuvent apparaitre un peu sombre à l’occasion, aucun n’est animé par la même rage. D’ailleurs, dans Chicago Fire, il est préférable d’être un citoyen modèle, sinon on ne fait pas long feu.

L’ensemble est donc relativement consensuel et la scénarisation ne brille clairement pas par son penchant pour la prise de risques. Celle-ci étant plutôt inexistante. On peut même sans tarder en venir à se demander s’il y a quelque chose de réellement palpitant dans la vie d’un pompier quand il ne se jette pas dans un bâtiment en flammes. Chicago Fire affirme qu’il n’y a rien en alimentant ses enjeux dramatiques de façon superficielle et rarement d’une manière directement connectée au métier de pompier. Certes, quelques rivalités et autres questions sur la politique de Chicago pimentèrent le show à l’occasion, mais cela devient rapidement personnel – quand cela ne vire pas au fantasque.

Le lieutenant Matthew Casey (Jesse Spencer) est ainsi particulièrement mal loti. Là où son collègue et ami Kelly Severide (Taylor Kinney) hérite bien souvent d’histoires un minimum captivantes, Casey est toujours embarquée dans des intrigues invraisemblables. Il ira jusqu’à infiltrer un strip club pour faire tomber des mafieux et finira dans la politique, parce qu’être pompier n’était pas suffisant.

Heureusement pour Casey, Chicago Fire n’est pas en manque de romance et sa relation avec Gabriela Dawson (Monica Raymund) est un fil rouge depuis le début. Cette dernière est d’ailleurs bien plus intéressante que le lieutenant, voyant sa carrière avancer et ses amitiés secouer. On pourrait même dire qu’elle est la mieux servie dans toute la série.

En effet, Dawson progresse et c’est une des rares. Les scénaristes tendent à prendre un personnage, à le placer dans une storyline pouvant s’étendre de trois à neuf épisodes, puis il le remet de côté. En général, une fois que c’est fini, c’est retour à la case départ, comme si rien ne s’était passé. Quand la page se tourne, c’est souvent définitif et le show en souffre, n’ayant finalement que peu d’éléments sur lesquels peut se construire la continuité.

Pire, les efforts mis en œuvre pour maintenir le statu quo rendent la série terriblement statique. Certes, certains protagonistes sont morts – Shay (Lauren German) laissa d’ailleurs un vide qui n’a jamais réellement été comblé –, mais tout est fait pour que le noyau dur soit protégé. À chaque fois qu’un personnage est introduit, s’il est destiné à ne pas rester, il est présenté comme étant un potentiel ennemi pour cette dynamique qui fait fonctionner la caserne. La majorité des problèmes sont alors résolus en mettant celui qui dérange dans le bus et adieu – rares sont ceux qui sont revenus.

Concrètement, Chicago Fire nous propose un procedural drama basique qui prétend ne pas en être un. Cela se révèle être rapidement usant et tout l’intérêt de poursuivre réside dans l’investissement que l’on a dans ces pompiers. Ils sont d’ailleurs bien sympathiques, mais après quatre saisons, il serait franchement temps qu’ils commencent à devenir réellement intéressants. Un peu de nuances, ça ne fait pas de mal.

Pour ne rien arranger, les interventions sont rarement palpitantes. Certaines sont bien mises en scène, mais beaucoup fonctionnent par pur automatisme. À la longue, on voit se jouer les sauvetages avant qu’ils ne débutent. C’est dommage, car cette partie pouvait clairement élever le niveau de Chicago Fire.

Dans l’ensemble, cette série a beau être la première, elle est aussi la plus faible de la franchise pour le moment. Heureusement, Chicago PD délivre plus de frissons.

Chicago PD - Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

Chicago PD

L’histoire de Chicago PD débuta donc dans Chicago Fire avec Hank Voight (Jason Beghe), un flic énervé et présenté comme étant corrompu. Il a fini en prison, mais il fait son retour à la tête de sa propre division avec, comme bras droit, Antonio Dawson (Jon Seda), le frère de Gabriela. Le monde est tellement petit que Jay Halstead (Jesse Lee Soffer) s’est fait recruter par Antonio alors qu’il était dans une affaire également liée à Gabriela.

Quoi qu’il en soit, Chicago PD est une série policière qui est à la croisée entre The Shield et NYPD Blue. Plus on avance et plus la seconde influence prend de l’ascendance sur la première. Cela dit, le show développe son propre style très énergique et sans compromis. Ici, le réalisme n’a pas sa place, tout le monde est un peu trop intense et heureusement qu’il y a de régulières touches d’humour pour éviter que l’on prenne tout ça trop au sérieux.

Il faut dire que, au point de départ, les scénaristes avaient un gros problème. Ils devaient gérer les retombées de l’histoire poussive qui prit forme dans Chicago Fire et qui se révéla être problématique dans la caractérisation de Voight. Certes, il n’est pas très net, mais c’est un bon flic qui a juste tendance à se salir les mains pour faire ce qu’il pense être le mieux pour sa ville. Le souci est que ce n’est donc pas toujours légal.

Cependant, plus la série avance et plus elle s’éloigne de ses racines. Elle n’en devient pas plus conventionnelle pour autant, même si elle perd légèrement de sa hargne des débuts. Elle délivre néanmoins de manière assez constante le type de scénarios prompts à l’excès qui ont fait son charme.

On ne suit alors clairement pas Chicago PD pour la même raison que l’on regardait Homicide : Life on the Street. La formule n’est pas la même et si le résultat final est bien inférieur, il n’en reste pas moins divertissant et cohérent avec ce qui a été promis au point de départ.

De plus, le cop show ne souffre pas des problèmes que la série mère. Ici, profitant finalement d’être un procedural drama, les flics s’occupent de l’affaire de la semaine et n’ont pas à être forcés dans des intrigues poussives pour aller de l’avant. Au contraire, leurs enquêtes sont suffisantes pour que l’on apprenne à les connaitre. On les voit donc prendre forme et évoluer au gré de ce qu’ils traversent. La continuité n’est jamais négligée et il n’est pas rare que l’on nous rappelle le passé, surtout que Voight est souvent rattrapé par celui-ci.

Enfin, n’oublions pas de parler des cross-overs avec Law & Order : SVU qui font que, finalement, Chicago PD existe dans le même univers que le légendaire Lennie Briscoe. Si la première rencontre entre les deux séries est sans conséquence, les suivantes seront non seulement importantes pour certains personnages qui seront personnellement touchés par les enquêtes, mais Olivia Benson (Mariska Hargitay) se met à développer une connexion avec Voight qui semble encourager ce dernier à respecter un peu plus les limites de son pouvoir.

En tout cas, bien que Chicago PD n’est pas à proprement parler une série policière de premier ordre dans son genre, elle s’impose clairement comme étant un divertissement efficace dans lequel il est aisé de s’investir réellement.

C’est plus que Chicago Fire et peut-être même un peu plus que Chicago Med pour le moment.

Chicago Med - Mon été à Chicago, de ses pompiers à ses docteurs

Chicago Med

Troisième show de la franchise, Chicago Med est donc le pendant médical. Il se concentre ainsi sur le service des urgences de l’hôpital qui donne son nom à la série.

Là où Chicago PD s’est affirmée dans une voie non conventionnelle, Chicago Med est un Medical Drama des plus classiques. Tellement que l’on devine assez rapidement quels seront les patients qui vont survivre. Le mélodrame est sous contrôle, tout comme la tension et le flot des malades.

On pourrait presque dire que Chicago Med est un Urgences sans la passion, mais il lui manque un peu plus que cela. Là où Code Black s’est affirmée dans sa volonté d’être réaliste et intense, nous avons ici l’exemple de la série qui ne cherche pas vraiment en faire trop. C’est un peu regrettable, car son casting est particulièrement solide.

On peut notamment apprécier Oliver Platt dans la peau du psychiatre qui semble trainer dans le coin parce qu’il n’a rien de mieux à faire ailleurs. Il est parfois utilisé de manière poussive, mais il donne une âme à ce show qui ne sait pas toujours ce qu’il veut raconter.

On a ainsi à l’occasion des histoires qui servent à soulever des sujets graves, comme une série médicale se doit de le faire. Cela dit, la scénarisation rigide fait que le point se perd fréquemment dans des tentatives peu fructueuses pour essayer de maintenir intact notre investissement dans l’intrigue. Résultat, c’est bien régulièrement le contraire qui se produit, car il manque souvent ce qu’il faut pour que l’on puisse être concerné par le bien-être des patients. Les médecins sont trop occupés avec leurs propres histoires pour nous aider à nous intéresser au cas de la semaine.

En dépit de cela, Chicago Med a du potentiel qui ressort durant la seconde moitié de la saison. La série étant jeune, elle pourrait bien rectifier le tir rapidement.

Pour terminer, notons qu’elle est celle qui complémente le mieux les autres. Dans la franchise Chicago, les personnages apparaissent dans les autres séries et ceux de Chicago Med paraissent être à leur place quand ils travaillent avec les pompiers ou les policiers, l’inverse n’est pas toujours vrai. Il n’est pas certain que l’on pourra en dire autant des avocats de Chicago Justice.

Prochainement : Chicago Justice

Bientôt sur NBC. Pour le moment, le backdoor pilot laisse penser que la série judiciaire de la franchise va elle aussi avoir du travail à faire pour justifier sa pertinence.