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Séries Claws Saison 1 : Un drama rubis sur l’ongle

Claws Saison 1 : Un drama rubis sur l’ongle

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Claws Saison 1 - Claws Saison 1 : Un drama rubis sur l'ongle

On ne cesse de le répéter, la saison estivale n’est plus le désert télévisuel qu’elle était auparavant. Pourtant, bon nombre des shows diffusés lors de cette période restent d’un niveau relativement moyen, toujours ramenés à être des divertissements légers. Série créée par Eliot Laurence et lancée sur TNT début juillet, Claws paraissait être de cet acabit. Vrai et faux.

En Floride, à Manatee County, cinq manucures tentent de maintenir à flot leur salon et leur amitié. Elles entrent dans le bain du crime organisé quand Desna (Niecy Nash) — la patronne — souhaite monter un autre salon plus chic mais manque d’argent. Elle retrouve également Polly (Carrie Preston) à sa sortie de prison qui les rejoint avec Jennifer (Jenn Lyon) et Quiet Ann (Judy Reyes).

Mais les choses se compliquent quand elle surprend son petit-ami Roller en train de coucher avec son employée, Virginia (Karrueche Tran). Après que celui-ci tente d’étrangler la jeune femme, elle le tue et s’en suit alors un enchaînement de secrets et combines avec Uncle Daddy (Dean Norris) qui tente d’élucider la disparition de son neveu.

Dès lors, Desna doit gérer les conséquences du crime qu’elle a commis tout en jouant des coudes et de son apparente superficialité pour monter son business de nail art. L’intrigue de Claws avance à mille à l’heure, avec une outrance certaine mais qui lui donne aussi son côté imprévisible et finalement jouissif. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et il ne s’agit pas de questionner la morale, mais simplement de voir comment les filles vont pouvoir s’en tirer à bon compte.

La partie mafieuse de la série pourrait sembler redondante par rapport à des séries comme Breaking Bad dont elle semble parfois s’inspirer, mais ce qui donne à Claws son supplément d’âme, c’est l’amitié qui lie ces quatre (puis cinq) femmes. Point de secret entre elles, venant toutes du même milieu, elles savent ce que la débrouille et l’ambition nécessitent.

Naviguant entre les Russes, les petites frappes, mais aussi la mort de Roller, les personnages ont fort à faire lors de cette première saison, mais ils parviennent tout de même à gagner en profondeur. L’exploration de leurs caractères singuliers alimente les intrigues, à l’image de Polly et sa sortie de prison, Quiet Ann et sa relation avec la policière ou Jennifer et ses inquiétudes pour son mari.

Et pour donner corps à ces personnages nuancés, nous avons affaire à un casting excellent. Niecy Nash brille à chaque scène (et il y en a !) où elle campe Desna, et Carrie Preston n’est pas en reste dans un rôle comme on les aime. Dean Norris, dont la présence est moins importante, réjouit dans une partition aussi extravagante que rondement menée. Aucune fausse note donc, Claws proposant une galerie de personnages que les acteurs mettent parfaitement en valeur.

Elle évite ainsi constamment la caricature et offre un théâtre de scènes exubérantes (merci à la bande-son parfaite et une réalisation inspirée), mais bien construites. L’escalade de violence découlant des actes de Desna et Virginia en début de saison permet au récit de prendre rapidement forme et de ne pas nous lâcher avant le final hilarant, intense, plus que satisfaisant et portant très bien son nom, Avalanche.

De la rédemption impossible pour les repris de justice à l’autisme chez un adulte qui veut avoir une vie normale en passant par l’abus sur les femmes ou encore la difficulté de réaliser ses ambitions, Claws parle de sujets susceptibles de toucher n’importe quel public. Et elle le fait à travers des personnages qui apprennent à nager en eaux troubles pour s’en sortir et tirer le meilleur de leur situation (ou le moins pire).

Avec sa première et courte saison, Claws propose un drame ambitieux aux intrigues rocambolesques mais intelligentes et donc soutenues par des personnages forts qui nous disent qu’il faut toujours se méfier des apparences, aussi superficielles soient-elles. Plus qu’un divertissement estival moyen de plus, elle se révèle petit à petit comme étant une production solide, drôle et jamais à court d’idées. Vivement la deuxième couche !

Déjà publié en aout 2017, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de cette saison 1 de CLAWS sur la chaine Warner TV dès ce 13 novembre 2017 à partir de 20h45.

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